Fadi Wazni, entrepreneur franco-guinéen, a obtenu des garanties du nouveau gouvernement pour son projet industriel, qui consiste à la construction d’une raffinerie. En parallèle, il cherche des financements et négocie ses débouchés.
Un décret concernant la mise en concession d’une zone industrielle en faveur de l’entreprise française Alteo est sur le point d’être promulgué par le président guinéen, Mamadi Doumbouya, révèle AfricaIntelligence (AI). Cette zone, située près de Kamsar dans la région de Boké, est destinée à accueillir une raffinerie transformant la bauxite guinéenne en alumine pour l’exportation. Ce projet est envisagé comme d’intérêt national par le gouvernement guinéen.
Selon une note de la Primature guinéenne sur sa page Facebook, Fadi Wazni, président d’Alteo et également à la tête d’United Mining Supply (UMS), a discuté de ce projet avec Amadou Oury Bah, le nouveau Premier ministre guinéen. Une partie de la bauxite nécessaire proviendra de la Société minière de Boké, dont UMS est actionnaire.
Maintenant que la zone de construction est sécurisée, le financement du projet, évalué à 1,5 milliard d’euros, est en cours de recherche. Une étude de faisabilité, financée par Bpifrance à hauteur de 18 millions d’euros et confiée Technip Energies selon AfricaIntelligence est sur le point d’être lancée.
D’après AfricaIntelligence, des bailleurs potentiels tels que la Société Financière Internationale (IFC), la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et le fonds « Varin » sont déjà en discussion avec les équipes de Fadi Wazni.
« Lancé en mai dernier sur les recommandations de Phillipe Varin, l’ancien patron de PSA-Peugeot Citroën, ce fonds opéré par la société d’investissement française InfraVia ambitionne de lever 2 milliards d’euros auprès des secteurs public et privé, et doit bénéficier à ce titre d’une enveloppe de 500 millions d’euros de la part de la Caisse des dépôts et consignations. Le but : prendre des participations dans des filières d’extraction de métaux critiques. L’état-major d’Alteo discute également avec des membres du European Raw Materials Alliance (ERMA). Ce réseau, soutenu par l’Union européenne, est composé d’industriels occidentaux désireux de remanier leurs chaînes d’approvisionnement en matières premières afin d’être moins dépendants de la Chine. Au-delà de la construction d’une usine de raffinage, les fonds levés serviront à financer un dispositif censé approvisionner le site en électricité. Avec des besoins estimés à 2,6 MWh par an, Alteo privilégie pour l’heure trois sources d’énergie, parmi lesquelles le gaz naturel liquéfié, l’hydroélectricité ou encore la pyrogazéification, un procédé consistant à générer du gaz à partir de déchets », indique AfricaIntelligence.
Selon le média, les destinataires sont multiples. A l’en croire : « La direction d’Alteo est parallèlement entrée en contact avec des clients potentiels. Si la France devrait être l’un des principaux destinataires de l’alumine que l’entreprise française s’apprête à produire, certaines entreprises polonaises ou encore allemandes ont également fait part de leur intérêt.
Dans ses négociations préliminaires avec la société de Fadi Wazni, le Trésor français avait insisté pour que l’essentiel de la production du futur site guinéen soit réservé à des entreprises de l’Hexagone. Pour Paris, il est crucial de limiter la dépendance de la France à l’usine irlandaise d’Aughinish. Détenue par le russe Rusal, également extracteur de bauxite en Guinée, celle-ci fournit l’essentiel de l’alumine consommée par l’industrie tricolore », conclut AfricaIntelligence.
Mamadou Ba