La journée du 8 Mars est placée sous le thème ”investir en faveur des femmes: accélérer le rythme» qui met en lumière l’importance de l’égalité des genres pour l’année 2024.
Pendant ce temps en Guinée, la représentativité des femmes dans la sphère politique reste un sujet important sur les lèvres mais un fait complexe en réalité.
À ce sujet, Dr Makalé Traoré, femme leader , impliquée dans l’autonomisation des femmes et des jeunes filles défavorisées pendant plusieurs années et présidente du collège juridique, économique et politique parle d’une inclusion minoritaire de le gent féminine.
D’ailleurs, elle estime que c’est un milieu où règne autre chose que la politique.
« Bon, on résume souvent les questions, ces questions-là, en termes de représentation. Ce n’est pas ma conviction. Ma conviction est que, partout où l’on est, c’est là où il faut développer son leadership. Ce n’est pas une question de poste. C’est une question de rôle. Quand on vous confie, par exemple, l’administration d’un marché, c’est un gros poste, qui n’est pas forcément un poste de ministre ou un poste de secrétaire général dans un département. Quand vous êtes dans un média, que vous dirigez la rédaction
C’est un poste important. Donc, l’accès au poste de prise de décision dit bien son nom, là où vous prenez les décisions. Les ministres, il y en a quoi ? 20, 30 ? On est 14 millions.
Donc, la question du poste de prise de décision, pour moi, n’est pas d’occuper les postes au sommet. C’est d’assumer son leadership là où on est», a-t-elle dénoncé.
De nos jours, cette ex leader politique dévoile un milieu assez difficile à tenir par les dames qui risquent gros.
« Si vous prenez la sphère politique, je pense que déjà, c’était difficile pour les femmes. Je pense que ça va l’être encore plus. Aujourd’hui, le débat a quitté le terrain politique. Aujourd’hui, c’est des calomnies, c’est des injures et une femme exposée à cela peut l’amener à se retirer. Donc c’est une difficulté qui vient s’ajouter que les gens ne réalisent pas. Un homme que vous insultez, ça passe. Mais une femme que vous insultez,quand elle pense à sa famille, pense à ses enfants, pense à son entourage, elle fait vite le choix. Elle fait vite le choix. Et donc, il y a le risque qu’encore celles qui ont le courage, comme nous, de nous engager et de porter un véritable programme que l’on renonce à la politique. Parce que vous avez un parcours, vous gagnez correctement votre vie, vous ne demandez de servir votre pays, mais pas à n’importe quel prix. Pas au prix de votre dignité. Donc, on va arriver à un moment où je pense, je peux me tromper, qu’aujourd’hui, une femme même difficilement peut accepter un poste ministériel».
Avec une population majoritairement analphabète, Dr Makalé Traoré parle d’un risque important du retrait de la gent féminine de l’arène politique guinéenne.
« Dès qu’on vous nomme, on vous tombe dessus et hors de votre tête. Le niveau d’éducation de nos populations n’étant pas élevé, on croit tout ce qu’on entend. Il n’y a pas de filtre. Ça, c’est un danger. Aujourd’hui, les gens ne se rendent pas compte, mais je pense que les hommes et les femmes, bien, si ça continue, vont renoncer à la vie publique. Et donc, il y a un véritable risque que la vie publique soit dans les mains de personnes qui accepteraient peut-être n’importe quoi pour cela», a déclaré Dr Makalé Traoré a l’occasion de la fête des femmes.
Mayi Cissé
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