Les membres du Collectif Républicain pour le Retour à l’Ordre Constitutionnel (CROC), étaient devant les journalistes ce lundi, 19 février 2024 lors d’une conférence animée à la maison de la presse. Dans un mémorandum lu par le président du parti FIDEL, ces politiques ont signalé que plusieurs manquements relatifs à l’exécution du chronogramme des 24 mois issu de la concertation avec les acteurs sociopolitiques du pays, ce conformément aux accords obtenus entre le gouvernement guinéen et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont été relevés.
Ils ont, à tour de rôle, déploré ce qu’ils appellent : » le manque de volonté du gouvernement à respecter ses engagements face au peuple de Guinée conformément à la conclusion du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen et face à la communauté internationale, notamment la CEDEAO, à organiser les élections référendaires locales et nationales au cours de l’année 2024. C’est pourquoi ces acteurs ont pointé du doigt : » le retard délibéré dans la mise en œuvre des 35 résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen; la traine de pas du Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation dans la réalisation effective du Recensement Administratif à Vocation Etat Civil (RAVEC) qui doit fournir le fichier électoral; le mythe entretenu par le Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) autour de la date d’obtention du fichier électoral, préalablement prévu pour la fin de ce mois de Février 2024;
l’opacité du Conseil National de Transition (CNT) dans l’élaboration du texte constitutionnel et des lois électorales, prévue pour le mois de juin 2022; l’absence du cadre d’échange sincère entre les acteurs sociopolitiques et les autorités de la transition après la démission des facilitatrices du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen », a fait savoir le leader du parti FIDEL, Mohamed Lamine Kaba.
Poursuivant sa lecture, l’ex directeur de campagne d’Alpha Condé au Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, a déploré au nom de ses pairs, la dégradation des conditions de vie des populations guinéennes, qui s’explique par les coupures intempestives d’électricité, qui étaient partant devenues de vieux souvenirs pour les habitants de la ville de Conakry et pour ceux de plusieurs centres urbains.
À cela s’ajoutent, selon lui, les mesures restrictives d’accès aux réseaux sociaux sur toute l’étendue du territoire guinéen perpétrées par le gouvernement guinéen de la transition.
« Nous acteurs du CROC, exprimons nos désaccords sans ambages ni équivoque avec les autorités de la transition sur le bâillonnement de la presse privée et les professionnels des médias. Nous regrettons aussi les dispositions dites réglementaires des prix des denrées de première nécessité par les autorités de la transition qui ont pour conséquence la dégradation du pouvoir d’achat des populations, et dénonçons avec amertume le retour des vieilles habitudes caractérisées par la corruption, le clientélisme, le laxisme et le népotisme dans la gestion des affaires publiques », ont-ils mentionné, avant d’exhorter : « l’accélération du processus du Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) par le Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) afin de rendre disponible le fichier électoral dans un bref délai; la publication et la vulgarisation immédiates du projet de la nouvelle constitution par le Conseil National de Transition (CNT); l’organisation des élections référendaires et générales (communales, législatives et présidentielles) pour la finalisation de la transition du Conseil National du Rassemblement et du Développement (CNRD), dans le respect du chronogramme de 24 mois conclu avec la communauté; la levée immédiate des restrictions sur les médias privés, sur l’internet (réseaux sociaux) et la libération des leaders d’opinions injustement incarcérés(…).
Ces différentes coalitions politiques regroupées au sein du Collectif Républicain pour le Retour à l’Ordre Constitutionnel (CROC), ont dans leur mémorandum, interpellé les membres du gouvernement, du Conseil National du Rassemblement et du Développement (CNRD), du Conseil National de Transition (CNT) et des Représentations Diplomatiques accréditées auprès des autorités guinéennes de mettre en commun leurs talents, leur volonté, leur imagination, afin de rendre possible le retour apaisé à l’ordre constitutionnel, dans le respect du chronogramme de 24 mois.
Sâa Robert Koundouno