Kankan/le président des journalistes se lâche : « le gouvernement est en train de jouer avec la vie des pères de famille »
Face au retrait et au brouillage des médias ainsi qu’à la restriction systématiquement de l’internet depuis plus de deux mois, les hommes de médias de Kankan commencent à en avoir ras-le-bol. Ce mardi 13 février 2024, en faveur d’un point de presse animé dans l’enceinte de la maison régionale de la presse, ils ont tenu à briser le silence.
S’exprimant sur les conditions de vie des journalistes qui deviennent de plus en plus misérables à cause de la restriction de l’internet et du brouillage des médias, le président des journalistes de Kankan n’est pas allé sur le dos de la cuillère. Laye Famo Condé a tapé du point sur la table pour amener le président de la République, le général Mamady Doumbouya a entendre raison :
« La situation des médias aujourd’hui est vraiment compliquée, on n’a pas pensé que les autorités de la transition allaient se comporter ainsi face aux medias. Certains médias ont eu des problèmes avec le régime défunt, mais à aucun moment ce régime ne s’est inscrit dans la logique de retirer des médias sur le bouquet Canal. Aujourd’hui beaucoup de partenaires ont quitté les médias, donc les revenus ont baissé, alors que ce sont des gens qui travaillent dans ces médias, leurs emplois sont aujourd’hui menacés. Nos orteils sont aux portes de l’enfer parce qu’on n’a pas de revenu, on ne peut pas supporter les charges tellement que c’est difficile, on ne peut ni payer le loyer ni faire face aux frais de scolarité des enfants. Je demande au président MamadI Doumbouya de faire très attention auX péchés. Son gouvernement est en train de jouer avec la vie des pères de famille, parce qu’aujourd’hui si vous n’avez pas les moyens de subvenir aux besoins de votre famille, c’est que vous êtes irresponsable devant cette famille et personne ne souhaite cela. Donc le président doit faire très attention par rapport à ce qui arrive aujourd’hui. »
En Guinée, les médias qui emploient le plus de personnes à l’image d’Espace FM/TV et Djoma FM/TV, ont été retirés du bouquet Canal à la demande des autorités militaires qui invoquent des raisons de sécurité nationale. La situation perdure et cela inquiète de plus en plus les journalistes concernés qui voient leur emploi s’envoler sous leurs yeux sans qu’ils ne puissent lever le petit doigt.
Ahmed Sékou Nabé, correspondant à Kankan