La semaine du 19 février 2024 aura été cruciale pour la Gouvernance du pays. En effet, dans l’après-midi de cette mémorable journée, un décret de dissolution du gouvernement a été lu sur les antennes de la télévision nationale. L’heure de diffusion de cet acte du pouvoir central sema une certaine confusion au sein de l’opinion publique, avec pour conséquence des commentaires et interprétations les plus farfelues. Quoi qu’il en soit, cette situation première du genre dans notre pays (dissolution du gouvernement par le chef de l’exécutif) était prévisible. Pour les observateurs avertis de la scène politique nationale, les signes perceptibles des dysfonctionnements de l’action gouvernementale se faisaient de plus en plus remarquer. Ce qui laissait présager un remaniement ministériel pour revigorer l’action gouvernementale, qui en dépit des apparences battait sérieusement de l’aile.
Avec le recul, de notre point de vue, il aurait été beaucoup plus judicieux de tirer parti de l’évaluation des ministres initiée par la primature. Cette évaluation réalisée sur la base de critères objectifs pouvait servir au ¨Président de la transition de procéder aux réaménagements qui s’imposaient au sein de l’équipe gouvernementale. Alors qu’il fallait poser des actes très forts, pour maintenir et consolider la cohésion gouvernementale, le statu quo a été maintenu. C’est un secret de polichinelle, la cohésion gouvernementale n’était plus de mise en dépit des apparences affichées aux yeux de l’opinion publique. Et ce qui devait arriver arriva !!!!
Avec la dissolution du gouvernement, il s’agit de corriger les erreurs de casting commises au lendemain du 5 septembre 2021. C’est l’opportunité de revoir l’architecture gouvernementale, qui doit impérativement satisfaire aux exigences de l’heure. En premier lieu, dans une période de transition, le gouvernement ayant pour mission principale de gérer le retour à l’ordre constitutionnel, le nombre de départements ministériels devrait tenir compte de cet impératif. En second lieu, l’utilisation rationnelle de nos ressources financières nous commande de minimiser tant que faire ce peut les dépenses improductives, et de prestige. Enfin, en troisième lieu, la fameuse formule, ‘’ l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ‘’ est de nos jours d’actualité et vaut son pesant d’or.
Pour maintenir et consolider la politique de refondation mise en œuvre par les autorités de la transition, des mesures urgentes et pratiques sont à prendre pour rendre à court terme notre administration performante. Comme dirait l’autre, l’administration pour être performante doit être privatisée, c’est-à-dire gérée systématiquement avec des objectifs de performance continue. L’un dans l’autre, la composition du nouveau gouvernement ne devrait souffrir pour rien au monde de choix hasardeux. Il y va de la crédibilité du pays et de son image de marque. Le gouvernement qui sera bientôt présenté, nous le souhaitons vivement devrait répondre aux profondes aspirations de nos compatriotes toutes tendances confondues. Nous avons besoin de patriotes véritablement engagés à s’investir sans calcul pour le pays, afin de mériter de la confiance placée en eux.
Thierno Saïdou Diakité