Marc Yombouno, RPG : « si Bah Oury veut réussir sa mission…”

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Homme politique guinéen et ancien ministre de la réconciliation nationale occupe désormais la tête du futur gouvernement de la transition. Par décret présidentiel lu hier sur les ondes de la télévision nationale, Amadou Oury Bah a été nommé à la primature, neuf (9) jours après la dissolution de l’équipe dirigée par l’ex premier ministre Dr Bernard Goumou.

Au lendemain de la nomination de cet acteur jugé proche du CNRD, les commentaires pleuvent dans la cité, notamment au sein de la classe sociopolitique du pays. Joint au téléphone ce mercredi, 28 février 2024 par la rédaction de mediaguinee.com, l’ancien ministre du Commerce, nonobstant les expériences avérées de l’un des fondateurs du parti UFDG, s’est dit pessimiste quant au changement de la situation du pays plongé dans une crise générale.

« Pour nous, c’est d’abord acté cette nomination parce que le pouvoir de décision ne nous revient pas. Ensuite, demander à celui qui a été nommé à ce qu’il puisse répondre aux préoccupations des populations guinéennes. Deuxièmement, faire en sorte que l’on puisse aller comme le prévoit l’accord de la Cédéao et le gouvernement, vers le retour à l’ordre constitutionnel dans les 24 mois, c’est-à-dire des 10 mois qui restent. Parlant de la personne de Bah Oury, il faut dire qu’il a des atouts parce que c’est un homme politique qui a une longue expérience et une connaissance du terrain politique guinéen. Au-delà, c’est un ancien ministre qui a l’expérience de la gestion gouvernementale. Mais, il a beaucoup plus besoin d’avoir de la responsabilité et une liberté d’action comme Jean Marie Doré l’a été. Vous savez nous sommes dans une période de transition. C’est bien qu’on ait choisi un homme politique, mais il doit y avoir beaucoup de liberté et de responsabilité. Que lui-même soit focalisé sur le retour à l’ordre constitutionnel », a indiqué le responsable du bureau politique du RPG Arc-en-ciel.

Un climat sociopolitique guinéen tendu !

La nomination de Bah Oury à la Primature, intervient dans une période où le pays traverse un autre moment difficile de son histoire, caractérisé par la grève syndicale, la détention des acteurs sociopolitiques, la coupure de l’internet, le brouillage des ondes de certaines radios et télévisions la cherté du panier de la ménagère mais aussi et surtout, le non respect de l’accord dynamique signé entre la Cédéao et le gouvernement guinéen relatif au retour à l’ordre constitutionnel. Le tout nouveau premier sera-t-il en mesure d’en finir avec ces bisbilles? Pour l’heure, il est difficile d’être affirmatif sur cette question. Cependant, Marc Yombouno estime que Bah Oury doit s’adapter à l’environnement sociopolitique en matière de gestion du pays.

« Le nouveau premier ministre ne doit pas seulement mettre son échos en avant, mais comprendre que l’environnement sociopolitique doit être dynamique. Aujourd’hui nous avons une plate-forme des centrales syndicales qui sont en grève et qu’il faut résoudre. Il y a également des préoccupations des politiques. Il doit immédiatement ouvrir un cadre de dialogue d’abord avec des syndicalistes, un autre cadre de dialogue inclusif avec les politiques, mais aussi des accords signés au paravent avec les syndicalistes (…). Il faudrait qu’il est la volonté et un soutien derrière pour aller vers un concensus avec les acteurs sociopolitiques. Ça dépendra donc de la manche de manœuvre qu’il aura. Sinon, je ne pense pas que la situation va changer », a fait savoir l’ancien ministre du régime d’Alpha Condé.

Pour Marc Yombouno, le niveau de responsabilité de Bah Oury doit être rassembleur, s’il veut réussir sa mission(…).
« Faire en sorte que tout le monde participe à la réussite de sa mission. Recadrer toutes les actions du chronogramme de la transition pour que tout se réalise dans les dix (10) mois restant, pour que dans les 24 mois qui finissent en décembre 2024, la Guinée puisse avoir un Président civil démocratiquement élu comme le prévoit l’accord dynamique de la Cédéao avec le gouvernement guinéen. Et pour nous, c’est l’objectif immédiat auquel il doit s’atteler qui peut vraiment être grandissant pour lui ».

Sâa Robert Koundouno

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