Deux chefs traditionnels ont été tués et cinq enfants ainsi que leurs enseignants enlevés lundi, lors d’attaques distinctes, dans l’Etat d’Ekiti, dans le sud-ouest du Nigeria, un pays où l’insécurité soulève une indignation croissante, selon des sources policières.
Les enlèvements contre rançon par des bandes criminelles constituent un problème majeur au Nigeria et le nouveau gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023, fait face à un tollé après une série de rapts récents.
Lundi, des hommes armés ont attaqué un bus scolaire et enlevé cinq enfants ainsi que leurs enseignants près de la ville d’Emure dans l’Etat d’Ekiti, selon le fondateur de l’école et la police. Ils ont tiré sur les pneus du bus et ont fait prisonniers les enfants qui rentraient de l’école, a déclaré à l’AFP Gabriel Adesanya, cofondateur de l’école.
Il a précisé que les élèves de l’école primaire Emure Apostolic Faith, âgés de 8 à 14 ans, étaient toujours portés disparus, de même que le chauffeur du bus, le contrôleur et deux enseignants. « Je n’ai jamais rien vu de tel auparavant, les parents sont très inquiets », a-t-il déclaré.
La police a confirmé l’enlèvement à l’AFP et a déclaré qu’elle avait envoyé des agents « pour s’assurer que les victimes soient secourues et les suspects arrêtés ». La police a expliqué à l’AFP que deux chefs traditionnels du même Etat – l’Onimojo d’Imojo-Ekiti, Oba Olatunde Samuel Olusola, et l’Elesun d’Esun-Ekiti, Oba David Babatunde Ogunsol – avaient été tués le même jour par des inconnus.
Dans un communiqué relayé par son porte-parole mardi, le président Bola Ahmed Tinubu a exprimé sa sympathie pour les familles de ces deux monarques locaux et appelé au « sauvetage immédiat » des écoliers et des enseignants kidnappés.
M. Tinubu est arrivé au pouvoir l’année dernière en promettant de s’attaquer à l’insécurité au Nigeria, notamment aux jihadistes dans le nord-est, aux milices criminelles dans le nord-ouest et à la flambée de violence intercommunautaire dans le centre du pays.
La société nigériane de conseil en gestion des risques SBM Intelligence a déclaré avoir recensé 3.964 personnes enlevées au Nigeria depuis l’entrée en fonction de M. Tinubu. L’enlèvement de 276 écolières à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, par les djihadistes de Boko Haram a fait les gros titres en 2014, mais les enlèvements quotidiens n’ont pas le même retentissement médiatique dans le monde.
AFP