À l’occasion du nouvel an, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya a fait un discours dans lequel il a présenté le bilan de sa gouvernance et les perspectives de son gouvernement sous son leadership. Au yeux des politiques, il y a beaucoup d’enseignements à tirer du discours. Interrogé ce mardi 2 janvier, le président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP), Dr Ben Youssouf Keita, trouve que le président a prôné le dialogue, la cohésion, la paix et l’entente, gages du développement harmonieux du pays.
Dans cet entretien, plusieurs questions ont été abordées avec cet homme politique, notamment: la mise en place très prochaine des délégations spéciales, l’élaboration d’une nouvelle construction entre autres…
Mediaguinee: Monsieur le président, dites nous quel enseignement tirez-vous du discours du Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya à l’occasion du nouveau an? ?
Dr Ben Youssouf Keita: C’est une bonne lecture que je fais de ce discours . Il a été empreint de solennité, de la gravité du moment après le drame qui venait de frapper notre nation le 17 décembre 2023 au dépôt d’hydrocarbures de Coronthie. Ce discours a donné l’assurance au peuple, quant à la sortie certaine, de la Guinée de ses difficultés socio-économiques actuelles, pendant cette période exceptionnelle teintée d’incertitudes. Il s’est évertué à maintenir la flamme de l’espoir chez la population. Le président a prôné le dialogue, la cohésion, la paix et l’entente, gages du développement harmonieux du pays. Il a ressorti le progrès économique enregistré malgré la morosité mondiale. Il a insisté sur l’évolution qualitative du statut de notre pays qui entre désormais dans le club des pays à revenu intermédiaire, saluant de passage la résilience dont la Guinée a fait preuve.
Il s’est appesanti sur les nombreuses infrastructures routières réalisées, en promettant de passage une répartition équitable de la manne acquise de l’exploitation de nos fabuleuses richesses du sol et du sous-sol. À l’ACP, ce que nous nous avons applaudi, l’importance et la place de choix accordées à l’agriculture dans ce plan économique. Le président a enfin rassuré sur le retour à l’ordre constitutionnel en déclinant les conditions et les étapes des joutes, tout en annonçant la période de l’installation des délégations spéciales sur toute l’étendue du territoire national,sans cependant préciser exactement à quelle date ces élections débuteront. En conclusion, le chef de l’État a été fidèle à la ligne de son discours tenu à la tribune des Nations unies en 2023.
Mediaguinee: Qu’est-ce que vous attendez de la mesure qui consiste à mettre en place des délégations spéciales en remplacement des maires dont le mandat est arrivé à terme ?
Dr Ben Youssouf Keita: Il est connu de tous, que le mandat des maires a échu depuis belle lurette. À partir du moment que nous sommes en période de transition donc une période exceptionnelle, il est loisible de comprendre que les autorités actuelles veuillent mettre des délégations spéciales à la place des mairies caduques jusqu’aux élections normales. À l’ACP, nous partageons donc cette décision du président à condition qu’il faille mettre les hommes et femmes au-dessus de tout soupçon sur tous les plans à ces différents postes, et qu’ils restent neutres, puis impartiaux dans l’exercice de leur fonction culminant au retour à l’ordre constitutionnel. Nous attendons alors l’application de cette décision au courant du premier trimestre de 2024.
Mediaguinee: Nous avons constaté que dans son discours il n’a pas fait cas des élections communales et les législatives encore moins la présidentielle. Donc en tant qu’acteur politique, qu’est-ce que cela vous inspire d’autant plus que le CNRD a juste une année pour rendre le pouvoir s’il respecte l’accord trouvé avec la CEDEAO ?
Dr Ben Youssouf Keita: Le président a annoncé que la constitution en cours d’élaboration ressemblera à la Guinée et assemblera les Guineens. Très belle déclaration. Espérons que ça soit le cas. L’ACP attend de rentrer en possession de la mouture de ce document avant d’apporter tout jugement ou toute critique, voire toute position en faveur ou contre lorsque la version finale sera soumise à l’approbation du peuple lors du référendum.
Mamadou Yaya Barry
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