La gouverneure démocrate de l’Arizona a dit vendredi qu’elle enverrait la garde nationale à la frontière avec le Mexique, accusant l’État fédéral de passivité face à l’afflux de migrants.
Katie Hobbs, dont l’État est lorgné par les républicains aux prochaines élections, a fustigé la décision de la semaine dernière du président américain démocrate Joe Biden de fermer un point de passage frontalier. «Une nouvelle fois, l’État fédéral refuse de faire son travail pour sécuriser notre frontière», a déclaré la gouverneure dans son ordonnance de vendredi.
«L’Arizona a besoin de ressources et de bras pour rouvrir le point de passage de Lukeville, gérer l’afflux de migrants, et préserver une frontière sûre, ordonnée et humaine», a-t-elle affirmé. «Malgré des demandes répétées d’aide, l’administration Biden a refusé de fournir les ressources désespérément nécessaires à la frontière de l’Arizona», a-t-elle ajouté.
Plusieurs agglomérations proches du poste-frontière de Lukeville en dépendent pour leur survie économique et sa fermeture a touché des familles des deux côtés de la frontière.
Sujet sensible
À un an de l’élection présidentielle de 2024, l’immigration illégale est un sujet hautement politique aux États-Unis, les républicains accusant les démocrates au pouvoir d’avoir transformé les frontières en passoire. Certains démocrates dans des États clés, comme l’Arizona, sont sur la sellette en raison de cette question.
De janvier à la fin septembre 2023, les agents de la police aux frontières ont enregistré quelque 2,4 millions de rencontres avec des migrants, un record, à la fois au niveau des points officiels d’entrée sur le territoire américain et ailleurs le long de la frontière sud. Rien qu’en octobre, ils en ont enregistré 240’000 supplémentaires.
L’ancien président américain Donald Trump fait preuve d’une rhétorique enflammée sur l’immigration, dont se réjouit sa base électorale. Le milliardaire, favori pour les primaires républicaines, a notamment promis d’utiliser l’armée pour complètement fermer la frontière, sans pour autant fournir un programme détaillé.
Le dossier est épineux pour Joe Biden, qui fait face à des appels à gauche pour un système migratoire plus humain, tandis qu’à droite il est enjoint à mettre en place des contrôles plus rigoureux.
AFP