Longtemps critiqué du fait du rapprochement entre le RPG Arc-en-ciel et alliés et l’ANAD dont il est le président, pour faire front commun contre la junte au pouvoir, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée était ce mercredi 06 décembre dans l’émission ‘’Les Grandes Gueules’’ de la Radio Espace FM, pour justifier cette action. Près de 2 heures, Cellou Dalein Diallo a évoqué plusieurs sujets notamment: le cas de son domicile à Dixinn, son exil, la plainte sur la vente de Air Guinée, la conduite de la transition et les poursuites judiciaires contre les leaders politiques tels que Diané, Kassory, Oyé, etc.
À en croire le président de l’UFDG intervenant depuis le Sénégal, ils ont avec le RPG Arc-en-ciel plusieurs revendications communes. « Nous avons des convergences de vue par rapport à la gestion de la transition. Nous avons au moins trois à quatre revendications communes. Nous avons voulu que les conditions, les termes de cette transition soient définies au cours d’un dialogue supervisé par la CEDEAO. Vous n’ignorez pas qu’il y a une très grande crise de confiance en Guinée, vous comprenez que la junte soupçonne certains partis politiques d’avoir des agendas cachés et que certains partis politiques aussi soupçonnent la junte d’avoir des agendas cachés. Nous avons estimé que nous avons besoin d’un arbitrage, des personnalités étrangères neutres provenant d’une institution dont on est membre et la plus proche c’était la CEDEAO, pour examiner puisqu’il y a eu cette crise de confiance pour nous aider à procéder aux arbitrages afin de faire les bons choix, en considérant qu’il était prioritaire d’aller vers le retour à l’ordre constitutionnel », s’est-il justifié.
Poursuivant, le leader politique a laissé entendre qu’aujourd’hui aucun d’entre eux n’a une légitimité établie. « La junte a pris le pouvoir par les armes. Nous, partis politiques, nous ne sommes pas des députés même si on connaît le poids électoral de chacun et le seul facteur discriminant accepté aujourd’hui dans le monde pour les partis, pour les discriminés c’est le poids électoral. Sinon vous avez aujourd’hui plus de 185 partis politiques, vous ne pouvez pas dire vous n’avez aucun facteur discriminant en dehors du poids électoral exprimé à travers le nombre des sièges acquis pendant les élections. Donc nous avons avec le RPG cette revendication. Nous voulions aussi l’arrêt des poursuites judiciaires fantaisistes puisqu’il en a contre les acteurs de la société civile et les leaders politiques. Vous avez beaucoup d’acteurs de la société civile en prison, vous avez les Foniké Mengué, les Ibrahima Diallo et d’autres. Il y a aussi beaucoup de leaders politiques comme les Kassory Fofana, Damaro, Oyé Guilavogui, Diané et autres qui sont en prison sans qu’il ne soit établi une culpabilité, une responsabilité quelconque dans les accusations portées contre eux. Ils n’ont pas bénéficié de la présomption d’innocence conformément aux dispositions légales »
Par ailleurs l’ancien Premier ministre qui est aussi visé par une plainte de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) crie au scandale puisque ces acteurs socio-politiques sont dans les geôles de la maison centrale de Conakry depuis des années. « Nous revendiquons pour que les poursuites fantaisistes contre les acteurs de la société civile et les leaders politiques s’arrêtent, pour qu’il y ait un climat de sérénité capable de faire prospérer le dialogue et favoriser l’émergence sur la manière de conduire la transition (…) Donc le RPG Arc-en-ciel et alliés, l’ANAD, le FNDC politique et le Forum des Forces Politiques, les autres organisations de la société civile comme le Forum des Forces Sociales, nous avons décidé de porter cette revendication ensemble pour qu’on ait une transition apaisée conduisant à des élections inclusives, transparentes et crédibles »
Pour finir, cet acteur politique exhorte à aller au dialogue avec les forces les plus représentatives puisqu’elles sont connues plus au moins.
Mamadou Yaya Barry