Les caméras de surveillance de la Maison centrale ont-elles été débranchées deux jours avant l’évasion de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara et trois de ses coaccusés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009? Radié et détenu depuis le raid contre la principale prison de Conakry, le 4 novembre dernier, un garde pénitentiaire qui a préféré garder l’anonymat s’est confié à notre rédaction.
Poursuivi en compagnie de ses collègues pour plusieurs chefs d’accusations dont entre autres « complicité d’assassinats, assassinats, complicité d’évasion, abandon de postes », le maton a ouvert son cœur à Mediaguinee. Exclusif !
Mediaguinee: Que s’est il passé le 04 novembre dernier à la maison centrale de Conakry ?
Garde pénitentiaire: C’est vers 05 heures 15 minutes que nous avons été attaqués. Ça tirait de partout. Et à 05 heures 21minutes, nous avons appelé le directeur national de l’administration pénitentiaire, Mamadou Ghando Bah pour lui dire que la maison centrale de Conakry est attaquée. Il nous a dit d’attendre qu’il va aussi informer les autorités. Donc, nous on s’est mis à l’abri. On était obligés parce que nous ne sommes pas armés »
Mediaguinee: Comment les assaillants ont pu avoir accès aux détenus Dadis Camara, Moussa Tiégboro Camara, Blaise Gomou et Claude PIVI (toujours introuvable)?
Garde pénitentiaire: Quand les assaillants sont venus, ils ont toqué à la porte, le chef de poste a ouvert la petite fenêtre qui est sur le portail pour voir c’était qui. Donc c’est en ce moment qu’on a braqué l’arme sur lui. Donc, il n’a pas pu maintenant refermer la fenêtre. Ils lui ont dit que s’il n’ouvre pas, il sera la première victime. Donc, il a eu peur et il a cédé. Personne n’a ouvert les portes pour eux, ils ont tiré sur les cadenas pour rentrer dans la cour où se trouve la cellule de Dadis et autres.
Mediaguinee: Pourquoi c’est seulement à quelques jours de l’attaque que les caméras ont été débranchées?
Garde pénitentiaire: Affaire de caméras débranchées dont le ministre parle, aucune caméra n’était débranchée. Plutôt il y a des images de certaines caméras qui ne s’affichaient pas. Cela fait suite à une grande pluie accompagnée de vent violent qui avait provoqué un court-circuit. Sinon les caméras fonctionnaient mais les images ne s’affichaient pas. Et, on avait même remonté l’information à qui de droit. Ils le savent.
Après l’attaque, samedi vers 22 heures, le directeur national de l’administration pénitentiaire et le directeur adjoint de la sûreté en compagnie du commandant des forces spéciales et leur technicien sont venus prendre les disques durs pour aller à la présidence.
Vous savez, il y a six (6) caméras fonctionnelles à la maison centrale réparties comme suit: une caméra à la rentrée principale, une caméra derrière le bureau du régisseur, une caméra au grand portail, une caméra dans la cour, une caméra à la brigade et une caméra dans un couloir.
Nous n’avons rien fait. Ils nous reprochent de complicité d’assassinats, assassinats, complicité d’évasion, abandon de postes. Il y a beaucoup de chefs d’accusations contre nous.
Réalisé par Lisa
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