Procès du 28 sept 2009: Paul Mansa et Mamadou Aliou Keïta pointés du doigt par des victimes

Après le passage des accusés au procès des évènements douloureux du 28 septembre 2009, les victimes de la partie civile continuent à se succéder à la barre,  pour expliquer ce qu’ils ont subi, entendu ou vu au stade du 28 septembre et ses environs, le lundi 28 septembre 2009, où plus de 150 Guinéens ont trouvé la mort, des dizaines de disparus, des blessés, des femmes violées et des handicapés à vie,…

Ce mercredi 11 octobre 2023, Abdoulaye Djibril Barry a devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, indiqué avoir vu Mamadou Aliou Keïta avec qui il partageait des moments dans une cafétéria à Hamdallaye et qui le jour du 28 septembre 2009 l’a pourchassé.

À la suite de ce dernier, c’est autour de Mme Ramatoulaye Barry qui représente sa grande sœur Kadiatou Barry (qui se trouve à l’étranger pour des soins ) qui dit avoir perdu son mari Alpha Oumar Diallo, au stade  dont le corps n’a pas été retrouvé, depuis le 28 septembre 2009, d’expliquer qu’effectivement son beau-frère était au stade et sa sœur avait à plusieurs reprises échangé avec lui au téléphone. Elle dit  également avoir reconnu  à travers des vidéos Alpha Oumar Diallo couché sur la pelouse du stade du 28 septembre.

Poursuivant, Thierno Mamadou Aliou Diallo, qui a échappé entre le sifflement des balles au stade du 28 septembre, avant d’être capturé après avoir sauté la clôture et conduit au camp Makambo, le lundi 28 septembre et relâché le dimanche 04 octobre 2009, après un payement de 2 millions 500 mille a expliqué au tribunal que durant une semaine il a subi plusieurs sortes de torture au Camp Makambo.

Au départ, dit-il  « Paul Manssa n’était pas souple avec nous mais c’est grâce à sa copine qu’il est devenu souple avec nous vers la fin. Moi je retiens de Paul Manssa mon tortionnaire, parce qu’il nous a mis sur la position sardine (une action qui consiste à se superposer l’un sur l’autre) pendant plusieurs minutes et ça fait trop mal, nous qui étions en bas c’était trop chaud, c’est difficile de parler, j’étais en 4ème position »

Répondant à l’une des questions de l’avocat de la partie civile, en la personne de Me Alpha Amadou DS Bah,  Thierno Mamadou Aliou Diallo a fait savoir que « Prendre le café chez les militaires consistait à se coucher nu sur le goudron et sous le soleil à 15 h et recevoir 50 coups de fouet au dos. Au final ils nous disaient de se mettre au dos et de regarder le soleil, les yeux grandement ouverts et si tu ne le fais pas ils versent de l’eau glacée sur ton visage ».