Malgré la consigne donnée par l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), le Tribunal de Première Instance (TPI) de Mafanco a tenu ses audiences ce mercredi 13 septembre 2023.
Selon le président dudit tribunal, les 5 affaires qui sont inscrites au rôle sont des dossiers correctionnels. À l’affiche, les dossiers de complicité, faux et usage de faux, abus de confiance, trafic illicite des migrants et le dernier porte sur une complicité d’escroquerie.
Pour commencer, le président du tribunal, qui préside les audience du jour a profité de l’occasion lors de la pause de 14 heures pour revenir sur les raisons pour lesquelles il est en service malgré le communiqué de l’Association des Magistrats de Guinée qui a appelé à un débrayage dans tous les Cours et Tribunaux de la Guinée.
« Nous tenons des audiences correctionnelles maintenant-là parce que pendant cette période les dossiers informés ne passent pas, nous jugeons les dossiers de flagrant délits. Aujourd’hui, nous avons un rôle de 5 dossiers. Comme vous l’avez remarqué on est en train de juger ses affaires », dit-il.
Par ailleurs Souleymane 1 Traoré qui n’adhère pas aux consignes données par l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) fait remarquer que cette décision ne respecte pas la forme requise.
« Vous savez qu’aujourd’hui il ya un groupe de Magistrats qui a décidé de faire un débrayage et comme vous le savez nous sommes des Magistrats et l’AMG c’est une association. Il y a certaines décisions majeures qui doivent être prises en assemblée générale. Donc cette mesure de débrayage n’a pas respecté ces conditions et on n’a pas besoin des droits syndicaux pour comprendre que pour faire un débrayage ou une grève il faut toujours un préavis, donc ces conditions de forme n’ont pas été respectées. Et aujourd’hui la décision du ministre qui fait l’objet de ce « procès » est justiciable devant une instance. Il y a le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) qui peut s’il y a lieu censurer ces décisions. Et ce CSM est saisi et il est prêt à statuer. Pour le reste, je n’en dirai pas plus », ajoute le Magistrat.
Parlant du ministre de la justice et des droits de l’homme, le président du TPI de Mafanco a laissé entendre que c’est une chance pour eux Magistrats de l’avoir comme ministre.
«C’est un monsieur qui est en train de se tuer pour la magistrature guinéenne, il se bat pour nous et met même sa santé en péril pour la magistrature guinéenne, il fait même des nuits blanches pour la magistrature guinéenne. Le procès qu’on est en train de lui faire est injuste, il faut qu’on arrête ça parce qu’il ne mérite pas ça », a-t-il indiqué tout en citant quelques réalisations comme les infrastructures judiciaires, la formation continue des Magistrats, la loi portant sur l’aide juridictionnelle et des accords d’application et l’élaboration des nouveaux textes juridiques.
Mamadou Yaya Barry
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