Discours de Doumbouya à l’ONU : Dr Ben Youssouf Keita partagé entre satisfaction et déception

Le passage du président de la transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya à la tribune de l’ONU, à l’occasion de son 78^ème session ordinaire de l’assemblée générale continue d’être analysé par les auteurs sociopolitiques.

Interrogé sur la question par notre rédaction, le président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès de Guinée, Dr Ben Youssouf Keita dit qu’il est resté sur sa faim en ce qui concerne l’état de la transition et la balise pour le retour à l’ordre constitutionnel. Concernant du pan du discours sur le plan international, il affirme que l’ACP se retrouve dedans.

En tant qu’acteur politique, il a apprécié le passage du président à la tribune des Nations Unies. « Sur la forme, rien à redire. Sur le fond ce pendant, j’analyse sur deux angles. L’angle national et celui international. Sur lequel je me baserai d’avantage, car c’est la voix de la Guinée aux autres nations, appartenant à l’union planétaire (ONU). Certainement les Guinéens de la classe politique que nous sommes, attendions des phrases sur l’état de la transition et la balise pour le retour à l’ordre constitutionnel. Pas un seul mot. Sur ce pan, nous sommes restés sur nos faims. Il y a eu par conséquent des Guinéens déçus, c’est évident. Ce pendant, nous à l’ACP, gardons en mémoire les engagements répétés du colonel concernant les futures joutes électorales. Nous le faisons confiance jusqu’à preuve du contraire, et espérons qu’à bonne date, les élections auront lieu mettant un terme à la transition. Les procès d’intention, nous nous en méfions », a précisé Dr Ben Youssouf Keita ce vendredi 22 septembre.

Poursuivant, l’ancien député de la République dira ceci : « Quant à l’angle international, nous avons noté le penchant panafricaniste du président, rappelant le glorieux combat politique, de l’époque des pères fondateurs de nos nations, tels que N’kwamé KRUMA, Modibo KÉITA et Sékou TOURÉ pour ne citer que ceux ci. L’Afrique aux Africains dans tous les sens. Les relations inter États devant se baser sur le principe du gagnant–gagnant et le non alignement. L’ACP se retrouve donc dans ce pan du discours du chef de l’Etat à la tribune des Nations Unies. Tout comme dans le rappel à l’ordre de la CEDEAO, qui doit être proactive en se défaisant du costume de syndicat des chefs d’Etat pour enfiler le grand boubou de la CEDEAO des peuples. Celle qui œuvre fondamentalement pour le bien–être économique des populations. Le principe de la non ingérence, dans les affaires internes des pays. Chaque peuple doit résoudre ses problèmes politiques. On n’a pas besoin d’envoyer une armée de soldats pour aller régler le problème politique du Niger. C’est une affaire nigéro-nigerienne… »

Pour finir, cet acteur politique qui ambitionne de briguer la magistrature suprême en République de Guinée prodigue de vifs conseils à la jeunesse africaine et fait part de l’engagement de l’ACP qu’il dirige.

« La génération décomplexée des enfants d’Afrique doit prendre le destin de ce continent en main pour que personne ne nous regarde désormais de haut. Car, elle maîtrise la science et la technologie au même titre que les occidentaux. Elle est aussi bien cultivée. Avec un milliard et demi d’être humain et des richesses incommensurables, l’Afrique doit s’unir, se serrer les coudes, se mettre au travail pour enfin être la quatrième puissance mondiale, et jouer sa partition dans le concert des nations. C’est la mission assignée à l’actuelle génération, celle de la génération de l’Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP) de Guinée… »

Mamadou Yaya Barry