Aliou Bah, MoDeL, passe au scanner le discours de Doumbouya à l’ONU: « il n’avait pas besoin de venir taper du poing sur la table »

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Depuis New York où il a présenté son livre  « Agir pour la Guinée », Aliou Bah, président du MoDeL (Mouvement démocratique libéral) a passé au scanner le discours à l’ONU du président de la transition colonel Mamadi Doumbouya et sa réception à Conakry.

 

« J’étais très choqué de voir l’instrumentalisation de la présence aux Nations Unies du colonel Mamadi Doumbouya par un petit groupe de démagogues»

« J’étais très choqué de voir l’instrumentalisation de cette présence aux Nations Unies qui est présentée par un petit groupe de démagogues, dont je connais certains autour de lui (Mamadi Doumbouya), comme étant aussi exceptionnelle.

 

«Si la Guinée avait décidé de prendre le chef de mon village pour venir parler en son nom, il serait venu, il aurait eu son temps de parole (..). Personne aussi n’est obligé de rester pour écouter personne. Mais beaucoup de personnes utilisent la méconnaissance, l’ignorance et j’ai vu même des pancartes, c’est quand même honteux. On dit oui, on remercie Antonio Guterres. Remercier quelqu’un pourquoi ?»

Lorsque les textes qui régissent les Nations Unies donnent clairement à tous les membres statutaires des droits de parole à la tribune de l’assemblée générale, quelque soit celui que vous désignez pour venir vous représenter, il n’y a pas de protocole pour dire on l’accepte ou on ne l’accepte pas. (..). Si la Guinée avait décidé de prendre le chef de mon village pour venir parler en son nom, il serait venu, il aurait eu son temps de parole (..). Personne aussi n’est obligé de rester pour écouter personne. Mais beaucoup de personnes utilisent la méconnaissance, l’ignorance et j’ai vu même des pancartes, c’est quand même honteux. On dit oui, on remercie Antonio Guterres. Remercier quelqu’un pourquoi ? Vous êtes membre d’une institution, chaque année, vous venez, ce n’est pas une nouveauté. Alpha Condé était là, les autres étaient là avant eux, ça se passe tous les jours. Mais, les mêmes escrocs qui reviennent encore, qui sortent de l’argent, qui vont avec une délégation de combien de ministres. Mais il faut venir avec beaucoup d’humilité, vous faites ce que vous avez à faire puis, vous repartez sans aucun bruit. C’est ce qui vous grandi. Ce n’est pas le spectacle qu’ils ont offert. Parce que ce spectacle montre déjà qu’ils sont dans le doute.

«Le discours qui allait être le plus crédible prononcé, c’est celui qui parle de l’agenda de la transition»

Lorsqu’on a envie de s’offrir des bains de foule, on a envie de prouver aux gens qu’on est populaire, en fait, c’est ce qu’on appelle en communication le contre-message (..). Dadis se promenait avec des chars de combat, ça n’a pas changé son destin. Il est là où il est aujourd’hui. Je crois que Mamadi n’avait pas besoin de tout ça. Honnêtement, ce n’est pas un spectacle qui fait honneur à la Guinée. (..).

«Ceux qui veulent faire du mal à la Guinée, on les exposera comme on l’avait fait. Les mêmes qui se sont battus contre le 3è mandat d’Alpha Condé, ils ne sont pas morts, ils sont là»

Le discours qui allait être le plus crédible prononcé, c’est celui qui parle de l’agenda de la transition. Les actes qui ont été promis, les actes qui ont été posés, ce qui reste à faire et dégager une perspective en rapport avec le retour à l’ordre constitutionnel, conformément à l’engagement de l’officier militaire guinéen. C’était la seule façon et je mets au défi pour dire que si j’étais de son entourage, son discours devrait être rédigé dans ce sens. Vous n’avez pas besoin de venir taper les poings sur la table. Panafricanisme par-ci, souveraineté par-là, etc… (…). Ce n’est pas la démocratie qui est le problème, c’est le fait qu’il n’y ait pas un leadership de qualité qui puisse mettre ça en application qui pose le problème. L’orientation qui a été donnée au discours n’était pas la bonne orientation. On ne peut pas venir en tant qu’autorité de transition et ne pas parler de la transition. Dans le sens où il faut ramener le pays à un ordre constitutionnel normal. Si c’est pour venir parler de souveraineté, parler de l’Afrique, mais (…) pour parler au nom d’un peuple ou au nom d’un continent, il faut quand même être choisi par ce peuple ou par ce continent (…). Tu ne peux pas venir prendre le pouvoir par les armes et parler d’unité. La seule façon de rester avec les gens, c’est d’associer le maximum de personnes et de rester humble (…). Mais moi, je ne m’attendais pas mieux parce que je connais ceux qui sont en train de concocter ces genres de choses autour de lui. Je sais que ceux qui lui sifflent chaque matin qu’il peut faire certaines choses encore en Guinée. Mais le moment venu, on en parlera, parce que ceux qui veulent faire du mal à la Guinée, on les exposera comme on l’avait fait. Les mêmes qui se sont battus contre le 3è mandat d’Alpha Condé, ils ne sont pas morts, ils sont là (…). On espère simplement qu’ils vont entendre raison pour éviter de continuer dans cette direction parce que ce n’est pas bon, ce n’est pas pour eux, ce n’est pas bon pour la Guinée (…). Je pense qu’on doit s’écouter sinon, ce n’est pas bon pour la Guinée. Cette transition aurait été une bonne opportunité pour tirer les enseignements du passé pour ne pas faire les mêmes erreurs mais, tout porte à croire que malheureusement, c’est dans cette direction que nous sommes en train d’aller. Je pense que le discours devait se tenir d’une autre façon, avec un autre message. Malheureusement, cela n’est pas le cas. Il y a des risques parce que 2 ans après, les actes qui devaient être posés dans le sens du processus électoral ne sont pas posés. Et, je crois que ce n’est pas en huit (8) mois ou en 1 an qu’on peut rattraper tout le retard qui a été accusé. Et tout le monde sait qu’un potentiel risque de glissement de calendrier, c’est une autre source de problème parce que déjà, il y a eu crise de confiance. Aujourd’hui, on a du mal à croire à la bonne foi des autorités de la transition (…) ».

Mamadou SACKO, New York, USA

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