Des combats opposant l’armée aux paramilitaires depuis près de quatre mois au Soudan ont eu lieu lundi à Khartoum et dans le Darfour, ont rapporté des habitants. Des « frappes aériennes intenses et de fortes explosions » ont retenti dans la capitale, selon ces habitants.
Au Darfour-Sud, des habitants se sont de nouveau réveillés lundi « au son des tirs d’artillerie et continuent de fuir la ville », attaquée par des paramilitaires, ont indiqué des témoins à l’AFP. « En dépit des difficultés d’accès à l’hôpital de Nyala à cause des bombardements, nous avons reçu dimanche 66 blessés dont six sont décédés », a précisé à l’AFP une source médicale de la deuxième ville du Soudan.
Théâtre dans les années 2000 d’une guerre civile, le Darfour est le fief des Forces de soutien rapide (FSR). Les combats se sont longtemps concentrés à El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest où l’ONU soupçonne des « crimes contre l’humanité ». Plusieurs sources ont fait état de massacres de civils et d’assassinats à caractère ethnique au Darfour, imputés aux paramilitaires et aux milices arabes alliées.
De l’autre côté de la frontière, à Adré, ville de l’est du Tchad « plus de 358.000 réfugiés sont arrivés » depuis le début du conflit le 15 avril, d’après Médecins sans frontières. L’ONG tire la sonnette d’alarme sur ces camps qui ne sont « pas prêts à accueillir toutes les personnes qui y ont été relogées. Elles sont donc exposées au soleil et à la pluie, et ne disposent pas de suffisamment de nourriture, d’eau et même de matériel de cuisine. Les besoins sont énormes et les ressources très limitées », a expliqué Susanna Borges, coordinatrice d’urgence de MSF au Tchad.
Le conflit au Soudan a fait au moins 3.900 morts en près de quatre mois. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, est apparu lundi à la télévision officielle soudanaise dans une rare vidéo où il a dénoncé « la plus grande conspiration de l’histoire moderne » du Soudan et a promis de bientôt célébrer « une victoire définitive sur la rébellion brutale » menée par son rival, le général Daglo, alors que des experts prévoient eux une guerre longue.
AFP