Pour exprimer leur mécontentement face à la gestion de Fodé Bangoura, c’est sous la pluie qu’une centaine de femmes du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) se sont réunies à la devanture de leur siège ce samedi 19 août 2023 à la Camayenne.
Ces dames ont décidé de rallier la cour afin de demander l’organisation d’un congrès suite au refus de Fodé Bangoura depuis près de 3 ans.
Un groupe de jeunes se trouvant à l’intérieur a repoussé ces dames, tout en leur interdisant l’accès au siège du parti.
«Nous ne pouvons pas vous laisser rentrer puisque nous avons reçu l’ordre de ne laisser personne y accéder. Si vous insistez, nous seront contraints de vous repousser », a laissé entendre l’un d’entre eux dans un uniforme qui laisse voir Sécurité dans son dos, armé d’une matraque à l’image de plusieurs autres présents.
Remontées, ces dames habillées en vert et blanc à l’image du parti ont commencé à entonner des chants exprimant leur mécontentement vis à vis de ce qu’elles considèrent comme une mauvaise gestion de Fodé Bangoura, l’actuel président du PUP.
Une manifestation pendant laquelle , elles accusent le Kountigui de la Basse Côte, Elhadj Sekhouna Soumah d’être de mèche avec lui.
« Nous sommes allés voir Elhadj Sekhouna qui nous a dit de tenir un congrès. Mais comment le faire quand Fodé Bangoura est le beau-frère de Elhaj Sekhouna ? Nous avons impliqué Elhadj Sekhouna parce que c’est le Kountigui (patriarche). Un Kountigui est là pour défendre ses subordonnés. Mais si le Kountigui accepte toutes ces bêtises là. Sekou Konaté est passé, il n’a pas fait ainsi, Somparé aussi. C’est lui la cinquième personne. Et si Fodé Bangoura agit ainsi, c’est parce qu’il compte sur Elhadj Sèkhouna. Maintenant nous sommes prêtes à donner nos vies. Qu’ils nous tuent tous, mais le congrès se fera», a martelé Mabinty Conté.
Quelques minutes après, un autre groupe de jeunes, moins pacifique, a commencé à jeter les graviers accompagnés d’injures intimant aux femmes de libérer les lieux.
« Les loubards nous disent que si on pousse la porte pour entrer, qu’on leur a instruit de nous battre à sang. C’est eux qui nous ont lapidées. Nous sommes venues vêtues de blanc, vous l’avez constaté. Les injures proférées à l’endroit d’une vieille ici, nous ont fait couler des larmes. Aidez-nous à ce que Fodé Bangoura lâche le PUP. Ce parti n’appartient ni à mon père ni à ma mère. Ça n’appartient pas non plus à la mère ou au père de Fodé Bangoura. C’est Lansana Conté qui l’a créé pour tout le monde. Le PUP a été créé en ma présence à Mamou. Ce Fodé Bangoura n’y était même pas. Je vous le jure. C’est Bountou Conté qui est à l’extérieur qui a écrit le nom de Fodé Bangoura au compte du bureau de Ratoma. Nous et notre progéniture ne comptons que sur le PUP. Lui il a déjà fait sa vie. Parce que pendant quatorze ans il était avec Conté. C’est lui qui signait tous les documents. Ce qu’il n’a pas eu en ce moment, ce n’est pas maintenant qu’il aura ça. Il aura ce qu’il veut de nous. Il a organisé notre humiliation aujourd’hui. On nous a insultées. Nous donnons notre cause à Dieu. Que le Tout-puissant soit notre juge avec Fodé Bangoura».
Dans le même sillage, Hadja Djenaba Conté rajoute à vive voix: «Je suis l’une des fondatrices du PUP. Je suis là aujourd’hui parce que ça fait 18 ans que Fodé Bangoura a fait entrer notre parti dans une maison et l’a enfermé laissant toute la gestion à son niveau. Nous sommes venues exiger un congrès. Il a fini son mandat il y a trois ans et quelques mois. On nous a frappées et insultées. Mais nous n’allons allons pas reculer. Nous ferons toute la lumière sur cette histoire de PUP»
Dans les jours à venir, ces dames disent qu’elles vont mettre en place un autre mouvement dans l’optique d’aller à un congrès au sein du PUP.
Mayi Cissé
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