Laurent Gbagbo : « faire croire à Bazoum qu’on va le réinstaller au pouvoir, on lui ment, le coup d’Etat est consommé »
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L’ancien président de Côte d’Ivoire (de 2000 à 2010) et leader du parti PPA-CI Laurent Gbagbo a dit mardi à Abidjan lors d’une conférence de presse son opposition à une intervention militaire au Niger pour un retour à l’ordre constitutionnel parce qu’elle «serait la guerre la plus idiote si elle avait lieu ».
Parlant du président renversé nigérien Mohamed Bazoum, Laurent Gbagbo ne croit pas au retour de « son copain » au pouvoir.
« (…) On ment quand on dit qu’on va au Niger pour installer Bazoum dans le fauteuil présidentiel. On est pistonné par derrière pour aller faire un coup pour le pétrole, l’uranium, le gaz, etc. Bazoum a été renversé, mais il faut mettre en position pour discuter pour qu’il soit libéré. Mais lui faire croire qu’on va le réinstaller au pouvoir, on lui ment, le coup d’Etat est consommé. Bazoum est un prétexte. Il faut qu’on milite pour qu’il soit libéré et qu’un chef d’Etat de la sous-région accepte de le recevoir lui et sa famille », indique-t-il.
Pour lui, « la Cedeao il faut la changer. Si vous regardez bien les problèmes de coups d’Etat, c’est dans la Cedeao et dans les anciennes colonies françaises et les pays non-francophones sont un peu tranquilles»
Plis loin de railler le président ivoirien Alassane Ouattara: « un bataillon ce n’est rien pour aller faire une guerre. Un bataillon ce sont trois compagnies. Quand j’ai écouté mon président [Alassane Ouattara] parler pour dire qu’il allait envoyer un bataillon au Niger, j’ai commencé à rire. Bon comme lui il n’a jamais fait l’armée, moi j’ai fait l’armée. Je souhaite que cette force en attente dont ils (les dirigeants ouest-africains) ont parlé soit mobilisée pour faire un plan de lutte contre le terrorisme. Moi, je parle d’évidence, mais des évidences qui sautent à vos yeux ».
Noumoukè S.