À l’image des régions de N’zérékoré et Kankan, il a été organisé les 7 et 8 août 2023, la formation d’une trentaine de journalistes de la Moyenne Guinée, c’est-a-dire de la région de Labé et de Mamou, pour une couverture médiatique responsable des massacres du 28 septembre, sous le thème « renforcement des capacités des journalistes pour une couverture médiatique responsable et objective du procès des crimes du 28 septembre 2009, en faveur d’une réconciliation nationale inclusive en Guinée ». Ce renforcement de capacités est organisé par le bureau guinéen de l’Organisation des Nations unies chargé des droits de l’homme. Tenez, ces activités s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet conjoint d’appui au renforcement de la cohésion sociale et à la réconciliation nationale en Guinée », mis en œuvre par ONU Droits de l’homme Guinée, le PNUD et UNFPA, avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (BPF). Cet atelier de deux jours s’est tenu dans un réceptif hôtelier de la capitale du Foutah-Djallon. C’est à 10 h que les activités ont démarré, en présence des autorités régionales, préfectorales, sous la présidence du directeur de cabinet du gouvernorat de Labé. Prenant la parole, la directrice régionale de l’information et de la communication a laissé entendre :
« Cet atelier de formation des journalistes sur la couverture médiatique du procès historique des événements douloureux du 28 septembre 2009, est d’une importance capitale, car étant le premier du genre dans la région de Labé. Ce procès marque un pas vers le futur de la Guinée à l’histoire douloureuse. Sa tenue matérialise un engagement ferme du chef suprême des armées, le président de la transition, le colonel Mamadi Doubouya qui fait de la justice la boussole de la transition. Le procès du 28 septembre permettra au Guinéen de connaître la vérité pour aller vers le pardon et la réconciliation pour une Guinée unie et prospère. La formation des hommes des médias publics et privés est une priorité du ministère de l’Information et de la Communication dont Madame Aminata Kaba en fait son cheval de bataille. Certes, le procès du 28 septembre se déroule à Conakry, mais il est relayé à l’intérieur du pays à travers différents canaux de communication. Cela dit, derrière le travail des magistrats dans ce procès, se cache celui des hommes de médias, qui jouent un rôle essentiel dans le processus de retransmission des audiences. Ainsi sans ces braves hommes et femmes, ce procès n’aurait de sens, car la population serait privée de toute information. Penser à renforcer les capacités des journalistes en matière de couverture médiatique de cet emblématique procès, est une action salvatrice qui vient à point nommé, car elle ira au-delà des événements du 28 septembre pour atteindre tous les procès qu’ils soient criminels ou correctionnels. C’est pourquoi, nous ne cesserons de remercier notre partenaire l’ONU Droits de l’homme qui a pensé au renforcement des capacités des médias à l’intérieur du pays, afin de leur faciliter la couverture médiatique du procès. A la fin de cette formation, je voudrais que chacun de vous soit capable de faire une restitution auprès de vos collègues dans vos rédactions respectives », exhorte Kadiatou Teliwel Diallo.
De son côté, la représentante adjointe de l’ONU-droits de l’homme en Guinée est revenue sur l’objectif de cet atelier de formation.
« L’objectif visé par le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme ( ONU-Droits de l’homme) à travers cette démarche, consiste à renforcer les capacités de 30 acteurs médiatiques venant des Régions de Labé et Mamou pour une couverture médiatique responsable et objective en général et, celle du Procès des événements du 28 septembre 2009, en faveur d’un processus de réconciliation nationale inclusif en Guinée, en particulier, tel qu’annoncé dans les priorités du gouvernement de la transition. Cette formation vient à la suite de celles qui ont été organisées du 19 au 23 juin 2023 à Nzérékoré et Kankan sur les connaissances et les compétences nécessaires pour couvrir de manière responsable et équilibrée les audiences du procès des événements du 28 septembre 2009. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’appui à la cohésion sociale, financé par le fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, et mis en œuvre depuis septembre 2022, conjointement avec d’autres agences des Nations Unies. Ces actions traduisent la détermination du Bureau de ONU Droits de l’Homme en Guinée qui, depuis sa création en 2010, ne cesse de ménager aucun effort pour renforcer les capacités des acteurs nationaux en vue de créer un environnement favorable dans lequel les droits des citoyens guinéens sont respectés et mieux protégés. Malgré l’existence d’un cadre institutionnel et des dispositions légales pour y faire face, des grands défis s’imposent pour assurer un cadre d’accès favorable et sécuritaire à l’information tels que : La vulgarisation de La loi n ° 037 sur la cybersécurité et la protection des données personnelles a été adoptée en juillet 2016. La loi organique N ° L / 2010/002 / CNT / du 22 juin 2010 relative à la liberté de la presse sur la liberté de la presse promulguée en 2010, fixe les conditions de la liberté de la presse et de la création d’une presse libre et indépendante en Guinée. La faible application des textes réprimant les délits de presse » affirme Mme Aminata Kébé.
Au nom des autorités administratives de Labé, le directeur de cabinet du gouvernorat de Labé, a déclaré ouvert cet atelier de formation.
« La présente session de formation vient à point nommé avec l’ouverture du procès historique des événements du 28 septembre 2009; c’est un grand pas vers la lutte contre l’impunité. Ce procès s’inscrit effectivement dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations issues des Assises Nationales pour la Réconciliation Nationale en République de Guinée. Ceci permet désormais de marquer un tournant décisif dans les pratiques politiques et de rompre avec les pratiques du passé, notamment l’impunité. Je déclare ouvert cet atelier de formation », a déclaré Boubacar Tounkara.
Après l’étape Labé, les formateurs se rendront à Kindia pour la même formation qui se tiendra les 10 et 11 Août prochain. A noter que les organisations comme ONU droits de l’homme, le PNUD et l’UNFPA, organisatrices de ces ateliers sont en collaboration avec le ministère de l’Information et de la Communication et le ministère de la Justice.
Tidiane Diallo