Dr Ben Youssouf Keita, ACP : « si Alpha Condé avait respecté la constitution de 2010, il n’y aurait pas eu de coup d’Etat… »

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Le leader du parti Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP) s’est confié à la rédaction de Mediaguinee.com. La mobilisation des militants, l’installations des bureaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays en vue des futures élections, l’absence remarquée du Président Mamadi Doumbouya au 2ème sommet Russie-Afrique, les coups d’Etat en cascade dans la région Ouest-Africaine ont meublé cet entretien. Dans un franc-parler qu’on lui connaît , ce médecin chirurgien a dépeint l’actualité sociopolitique de la Guinée et de l’Afrique. Lisez!

Mediaguinee.com : Dr, dites-nous comment se porte votre formation politique et quel est son niveau d’implantation tant en Guinée qu’à l’extérieure ?

Dr Ben Youssouf Keita : Comme vous le savez, on crée un parti pour accéder au pouvoir. C’est un long chemin qu’il faut parcourir et pour cela vous avez besoin de vous rencontrer, d’échanger, faire le bilan de ce qui s’est passé pendant la période écoulée, tirer des leçons afin de vous projeter pour aller plus fort vers le but final qui n’est que les élections (communales, législatives et la présidentielle).

Alors parlant de notre implantation, je peux vous dire sans modestie que notre parti est bien implanté, parce que nous sommes le parti ‘’Benjamin ’’. Nous n’avons pas encore un ans 6 mois de création, mais nous sommes déjà un peu partout en Guinée. Quand je prends la Haute Guinée, nous avons les bureaux à Mandiana, Siguiri, Kankan, Kérouané, Kouroussa, Dabola, Faranah et Dinguiraye. Quand je prends la Guinée Forestière, nous avons des bureaux à Kissidougou, Gueckédou, Macenta, N’Zérékoré, Yomou, Lola, Beyla. Nous sommes à Mamou, Koubia, Gaoul, Koundara, une représentation même à Labé. En Basse Guinée, nous sommes à Conakry ici, Fria, Coyah, Forécariah, Dubréka, Boké,sans oublier Kamsar et Sangaredi.

A l’extérieur, nous sommes en Angola, au Mozambique, en Guinée-Bissau, en Côte d’Ivoire, en Sierra Léone, au Libéria, en Mauritanie, au Maroc, en Egypte et un peu au Sénégal. En Europe, d’abord en France oû nous avons un coordinateur pour l’Europe, nous sommes en Angleterre, en Roumanie, en Russie, en Espagne, en Belgique. Nous sommes également aux Etats-Unis, au Canada.

Plusieurs coalitions existent à date et certains partis politiques continuent de s’associer pour toujours créer d’autres. Allez-vous adhérer à l’une ? Si oui, laquelle ?

Nous n’avons pas adhéré à une quelconque coalition pour la simple raison que notre priorité c’est comment nous installer d’abord. Nous nous voulons conquérir le pouvoir en évitant les erreurs du passé, des querelles et nous ne voulons aucune frustration. Vous savez avant de vous associer à quelqu’un, il faut que vous ayez les mêmes objectifs, les mêmes manières, les mêmes points de vue sur le combat mener votre combat. Venir aujourd’hui et partir demain en claquant la porte, ou par mouvement d’humeur, c’est ce que nous ne voulons pas. L’important pour nous c’est la mobilisation des militants, les moyens logistiques et financiers, parce que nous savons que nous pouvons fait partir aux débats politique sans être affilié à une coalition. Notre parti est très crédible et nous sommes écoutés (…). C’est ce qui a même valu notre participation aux 100 jours du CNT et d’autres débats. Le temps d’être au sein d’une coalition, mais pour le moment ce n’est pas à l’ordre du jour.

Qu’est-ce qui vous fait dire que vous soutenez la manière dont le pays est conduit par le CNRD ?

Je soutiens le CNRD parce qu’il répond à nos aspirations. Quand ils sont venus au pouvoir, ils ont d’abord cherché à continuer les actions positives qui avaient été entreprises par les précédents, notamment les routes, ensuite la construction des nouvelles infrastructures hospitalières. Nous avons vu qu’ils sont en train de lutter contre a corruption, la gabegie en créant la Crief. Nous avons vu en réalité que la sécurité sur le plan international est une de leur préoccupation, ce qui fait qu’aujourd’hui, vous avez partout les bases militaires guinéens qui se renforcent au niveau des frontières un peu partout, afin d’éviter que nous soyons surpris des attaques terroristes. Nous avons également vu une transversalité dans tout ce qu’ils entreprennent. Aussi, l’unité nationale est-il en train d’être renforcée, il y a aussi le nettoyage du secteur minier qui était complètement corrompu. En plus, ils ont dit haut et fort qu’ils ne sont candidats à aucune élection. Alors voilà entre autres pourquoi nous les soutenons, parce qu’ils nous rassurent davantage, même si nous ne donnons pas un blanc-seing. Toutes les actions positives sont saluées. S’il y a des dérapages, nous les critiquons et nous leur proposerons les solutions de manière totalement pacifique,

Après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, un 4ème coup d’Etat intervient dans la sous-région et cette fois-ci au Niger. Quelle marge de manœuvre devra disposer la CEDEAO afin d’endiguer le fléau ?

Premièrement, la CEDEAO doit être proactive. Anticiper et pas être là pour réagir. Elle doit être la CEDEAO des peuples pas celle du syndicat des Chefs d’Etat. Alors ce qui se passe aujourd’hui en Afrique est illustratif du décalage qu’il y a entre les dirigeants et les populations. Le cas de la Guinée est spécifique. Notre pays n’est pas en proie à des actions terroristes, et pas de problèmes sécuritaires. Alors le coup d’Etat en Guinée est venu suite à un tripatouillage de la Constitution qui a amené ce coup d’Etat. Si celle de 2010 avait été respectée, pas de tentative du troisième mandat qui a passé au forcing, il n’y aurait pas de coup d’Etat et on serait de nos jours avec un nouveau Président civil et démocratiquement élu en 2020.

Ce n’est donc pas le cas au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger, ce sont les pays Sahéliens qui sont en proie au terrorisme. A chaque fois vous entendez des dizaines de morts dans ces Etats. Vous ne pouvez donc pas rester tranquille si cette situation s’empire. Voilà donc l’intervention des militaires, parce que ce sont eux qui sont chargés d’apporter la sécurité à la population pour davantage les protéger, leurs biens ainsi que l’étendue du territoire national. Mais si tous ceux-ci sont violés, ce sont les militaires qui entre en scène. Et quand c’est le cas, on ne peut savoir comment ils réagissent. C’est ce qui explique donc ces coups d’Etat dans ces pays de la région ouest-africaine. Ceci étant, nous sommes contre le coup d’Etat parce qu’il amène toujours un retard.

Parlons enfin du 2ème sommet des Chefs d’Etat africains tenu en Russie, ou une vingtaine de Présidents du continent noir et délégations ont pris part mais sans Mamadi Doumbouya de la Guinée. Comment comprenez-vous cette absence du numéro 1 du CNRD ?

Nous sommes un pays qui a une souvérainité, une histoire et qui est jaloux de son indépendance. Depuis Ahmed Sékou Touré, la Guinée est le pays qui collabore avec tous les autres du monde, socialistes comme capitalistes. Aujourd’hui, la Guinée a des bons rapports avec la Russie, l’Ukraine, la France, pour ne citer que ceux-ci. Alors si le Président Doumbouya n’a pu aller, je crois que c’est déjà suffisant avec la présence de la deuxième personnalité du pays, mais aussi du Ministre des Affaires Etrangères. Nous pensons donc que ce n’est pas une obligation du Chef de l’Etat d’aller si ses bases arrières ne sont pas très bien assurées m. N’oubliez pas que nous sommes encore dans la transition. Et un militaire avant de se déplacer il faut être rassuré des arrières. Encore une fois, ceux qui sont partis ont représenté la Guinée et je pense qu’ils ont été bien accueillis. La guerre entre ces deux pays, l’on ne peut que demander à ce qu’ils arrêtent cette guerre. Il ne nous revient pas le droit de nous immiscer dans les affaires internes des pays.  

Entretien réalisé par Sâa Robert Koundouno

(+224) 6206546-653

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3 commentaires
  1. Sylla dit

    C’est tellement minable ce genre de raisonnement.
    Et dire qu’un individu avec un raisonnement si bas se dit aussi leader en Guinée 🇬🇳.

    Il y’ avait quelle constitution en 2010? Il ya eu quel référendum en 2010.
    C’est vraiment piteux et malhonnête.
    Soit il est bête celui la ou soit il est malhonnête. Ou pire,bête et malhonnête.

  2. Sylla dit

    Le cnrd va tomber.
    Ces gens là seront tués. Juste comme ils ont tué.
    Ces rebelles doivent savoir que le karma existe.

  3. Sylla dit

    Il faut mettre une balle dans la tête de ce maudit soldat de doumbouya.

    C’est la solution pour qu’il serve de leçon à tous ces chiens de putshistes.

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