Destruction d’édifices privés à Labé: un riche opérateur économique assigné en justice par quatre familles

Cet acte s’est produit à Mosquée, un quartier relevant de la commune urbaine de Labé.

D’après notre constat, un gigantesque centre commercial en construction, en face de la case de Karamoko Alpha, cause d’énormes préjudices au voisinage.

Fissures de bâtiments, destructions d’annexes et de toilettes sont entre les dégâts constatés sur les lieux. Pour être rétablies dans leur droit, les victimes ont déjà porté plainte contre le prioritaire du bâtiment en construction au tribunal de première instance de Labé. Trouvée chez elle, l’une des victimes est revenue sur les dégâts qu’il a subis.

« C’est ma maison qui a été détruite au moment des faits, moi j’étais en Sierra-Leone. C’est ma femme qui m’a appelé au téléphone pour m’informer. A mon retour j’ai constaté que la personne qui est en train de construire ce centre commercial, en creusant les trous de sa fondation, il est parti jusqu’à sous la fondation de mes annexes qui ont fini par s’écrouler. Lorsque je lui ai demandé, il m’a dit qu’il va réparer, mais ça fait trois ans j’attends mais, il n’a rien fait, je veux qu’il reconstruise mes annexes, et qu’il me dédommage », fustige Elhadj Mamadou Lamarana Bah.

Abondant dans le même sens, cette autre victime apporte des précisions. « Il y a un Etranger qui est en train de détruire le souvenir que notre papa a laissé. J’ai voulu savoir pourquoi, mais je n’ai pas eu de réponse.  Cette destruction n’est pas écologique, je n’ai pas vu son permis de construire, on ne construit pas un immeuble de 5 ou 6 étages, avec ce que je vois. Nos maisons, mes voisins et moi sont  en train de couler, présentement je ne peux pas dormir dans la maison de mon père, puisqu’il  n’y a pas de toilette, je n’ai pas de rentrée, il occupe le tour de la maison. A cela s’ajoutent des fissures de ma maison, c’est incroyable », fustige  Mohamed Lamine Bah.

Interpellé sur ces accusations, le propriétaire de cet ouvrage, fraîchement revenu de la Belgique, nous a orientés vers son ingénieur. Selon ce dernier, toutes les dispositions sont prises pour la reconstruction des bâtiments des victimes.

« Nous n’allons pas colmater chez eux. C’est ce qui nous a empêchés d’aller plus vite, dans la reconstruction. Vous savez quand tu creuses un trou de  quatre mètres de profondeur, avec l’érosion, il y a eu des éboulements, leur façade qui donne sur notre chantier, est tombée, on a voulu reconstruire leur bâtiment. Donc il a fallu attendre d’élever le sous-sol, pour passer le remblai, mais après le sol s’est fissuré. Pour que le sol soit compacté, il faut que ça soit un compactage hydraulique, vouloir reconstruire sur un terrain, instable, c’est qu’après il va avoir fissure, ils vont dire que nous avons bâclé leur travail. Ils n’ont qu’à nous donner un petit temps. Le patron il est revenu depuis 3 jours de la Belgique, il m’a donné feu vert pour la reconstruction. J’attends juste la stabilité du sol pour démarré les travaux de reconstruction » affirme Alpha Oumar Diallo.

Alors que depuis trois ans, il attend que leurs maisons soient réparées, les victimes ont déjà porté plainte depuis le 24 août dernier.

«  Nous avons porté plainte contre le monsieur au tribunal de première instance de Labé. Les dossiers sont dans les mains d’un huissier de justice. On est au nombre de quatre familles », a indiqué Elhadj Mamadou Lamarana Bah.