Coyah/Mory Condé dans la famille du jeune Aboubacar Kourouma, mort noyé : « votre fils est décédé les armes à la main »

Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 août, les populations de Coyah et environnantes ont été réveillées par les inondations.

Alertées, les autorités préfectorales et communales  de Coyah , ainsi que l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes  humanitaires, la Croix-rouge,  la protection civile et certains jeunes des différents  quartiers des localités  touchées se sont mis à la tâche pour venir au secours des différents sinistrés.

Informé de la situation, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condè, a aussi effectué le déplacement pour s’enquérir de la réalité des choses.

Le ministre Mory Condè et sa suite  ont sillonné toutes les localités inondées de la préfecture de Coyah, pour toucher  du doigt les réalités sur le terrain.

Le Directeur de l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires a  tenu à expliquer ceci : « On a reçu des alertes depuis les bandes de 1 h à 2 heures du matin de notre antenne préfectorale, qu’une forte pluie s’abat sur Coyah et environs. Entre 6 h et 7 heures, la Protection civile,  les jeunes des quartiers, la Croix-rouge et d’autres sectoriels se sont rendus sur le terrain pour au moins essayer d’abord d’identifier les familles qui sont bloqués dans des maisons, qui ne peuvent pas sortir…Ils ont pu sauver au moins plus de 217 personnes qu’on a envoyées à l’hôpital de Coyah et d’autres au centre de santé de Manéah. Il y a eu trois foyers d’inondations à Coyah,  la commune urbaine,  Manéah et Kouria.  Pour le moment, il y a plus de 200 personnes qui ont été secourues par la Protection civile, par les jeunes et par la Croix-rouge. Et l’Agence est en train d’apporter des denrées alimentaires et ensuite quelques habits pour les sinistrés.

À la maison mortuaire du jeune Aboubacar Kourouma âgé de 26 ans, élève et électricien, le ministre Mory Condè a déclaré: « Mobilisé avec plusieurs autres  jeunes en voyant des familles, dont les maisons étaient pratiquement englouties par l’eau, ils se sont levés volontairement pour sauver les femmes et les enfants, qui étaient dans ces maisons. Malheureusement, après avoir sauvé plusieurs personnes, qu’ils ont réussi à extraire sous l’eau pour les envoyer sur la terre ferme, la corde qu’il tenait a lâché et lui (Aboubacar Kourouma) il  n’ avait plus rien comme support pour pouvoir tenir et il a été emporté par l’eau et la mort s’en est suivie. On était venu dans la famille mortuaire pour exprimer à la famille du jeune  toute la solidarité, la compassion du président de la République, du Premier ministre et l’ensemble du gouvernement.  Et leur exprimer que leur fils est décédé les arme à la main en train de sauver d’autres Guinéens, qu’il a réussi même à sauver mais Dieu a voulu que ça soit lui. Paix à son âme. »

Son père, Souleymane Kourouma, de son côté a précisé : « C’est mon père qui m’a appelé pour m’informer de la mort de mon fils. Et arrivé à l’hôpital, il a fallu l’intervention du maire de Coyah pour que je voie le corps de mon fils. »

Parlant de  leur dernière rencontre,  il a dit:  « c’est lui qui m’a accompagné à l’hôpital hier samedi à 17 heures et il est resté avec moi jusqu’à 20 heures.  Ce matin je l’ai appelé encore afin qu’il me dépose de nouveau à l’hôpital et je ne savais pas qu’il était occupé à faire traverser les citoyens de l’autre rive. Et on m’a même envoyé l’enfant qu’il a sauvé. Je prie pour lui. Que son âme repose en paix et que le bon Dieu lui accorde le Paradis. ».

Pour l’heure, une commission de crise a été mise en place pour le recensement de toutes les concessions touchées par l’inondation. Et quant au  jeune Aboubacar Kourouma, il sera enterré le mardi 8 août 2023, après des hommages qui lui seront rendus le même jour à la maison des jeunes de Coyah.

À rappeler aussi que le ministre Mory Condé, au nom du président de la transition et de tous les membres du gouvernement, a remis une somme de 10 millions de nos francs à la famille endeuillée.