Zéro admis au BEPC à Douako: « des élèves abandonnaient les cours pour aller travailler avec les Chinois »

Encore cette année, les résultats du BEPC ont été catastrophiques à Douako, dans la préfecture de Kouroussa, région administrative de Kankan. Sur les 20 candidats présentés, aucun d’entre eux n’a été admis.
Face à cette situation qui laisse à désirer, nous avons joint au téléphone les responsables administratifs de Douako, dont le principal du collège. Monsieur Anssoumane Dioubaté interrogé sur la cause de ces échecs à répétition, rejette la responsabilité sur deux enseignants qui, selon lui, ne venaient pas, sur les élèves qui n’étaient pas motivés et pointe un doigt accusateur sur les autorités administratives qui n’auraient pas réagi contre ces  enseignants.

« Chez moi ici ça n’a pas marché, zéro admis. Déjà il y a deux (2) enseignants qui ont leur responsabilité dedans. Parce que ceux-ci n’ont pas pu tenir les cours et quand je les appelle, ils ne répondent même pas à l’appel. Finalement, j’ai fait un écrit, j’ai remis ça à monsieur le sous-préfet. Ce dernier m’a fait comprendre qu’il a envoyé l’écrit à la préfecture.  Mais avec tout ça, ceux-ci (enseignants) n’ont pas continué, l’un a une matière (Français)qui est coefficiée, l’autre tient les cours d’Histoire et Géographie. Donc les enfants ont perdu dans ces trois (3) matières. Ça c’est une partie.Les contractuels qui étaient avec moi ont organisé des révisions gratuites. Rien a été demandé aux élèves, pour qu’ils révisent avec les enseignants. Mais ces enfants là aussi n’ont pas accepté, les enseignants venaient chaque soir, les enfants ne venaient pas. Là aussi j’ai informé la commune et les sages du village. Chaque fois après la montée des couleurs je prodigue des conseils aux enfants, mais eux-mêmes, ils ne sont pas courageux certains élèves même ont abandonné pour aller travailler avec les Chinois sur les chemins de fer. Donc il y a eu cinq (5) abandons. J’avais 25 candidats, mais les 5 ont abandonné, il est resté 20, dont 2 filles », a-t-il évoqué.

Ce principal demande aux autorités de prendre des mesures draconiennes contre les enseignants qui ne veulent pas travailler.

« Mon sentiment par rapport à cette situation, c’est de changer ces deux(2) professeurs. Une fois que les deux sont changés,je crois que les autres sont prêts à travailler. Avec ceux-ci, on peut continuer à encadrer les enfants.L’année dernière, il y a eu la même situation, l’année surpassée, ces professeurs là même ont eu des problèmes. Ces deux professeurs se trouvaient sur la liste des abandons et ils sont partis régler le problème à Conakry. Lorsqu’ils se sont retournés, on a envoyé le problème chez le sous-préfet, il y a un même qui a voulu me gifler. Il y a un qui ne me permettait même pas de rentrer dans sa classe pour le contrôle. C’est là-bas tout le problème. Les autorités doivent prendre des précautions draconiennes contre les gens qui n’aiment pas travailler ».

Selon ce principal, il serait parti vers les autorités administratives (mairie,préfecture et autres),afin de trouver solution aux problèmes de ces enseignants. Mais en vain, ceux-ci ( autorités) n’auraient presque pas réagi.