Suppression de certains partis politiques en Guinée : Faya Millimouno du BL réagit à la sortie du président du CNT
Dans un entretien qu’il a accordé à RFI, Dr Dansa Kourouma, président du CNT (Conseil national de la transition) a annoncé la disparition de plusieurs partis politiques en Guinée, avec l’adoption de la nouvelle Constitution.
À son tour, Dr Faya Millimouno qui a accordé une interview téléphonique à notre site, a donné son avis sur cette question. Pour commencer, le président du Bloc Libéral (BL) a indiqué qu’il est d’accord qu’il y a des partis politiques qui vont disparaître.
« Je suis d’accord qu’il y a des partis politiques qui vont disparaître. Au-delà du commentaire de Dr Dansa Kourouma, si on essaye d’évaluer les partis politiques existants au regard de la charte des partis, il y a beaucoup de partis politiques qui pourraient se voir retirer carrément leur agrément. Parce qu’ils ne sont pas en adéquation avec les critères contenus dans la charte des partis politiques. Donc dans ce débat, le premier travail qu’il faille faire, c’est procéder à un assainissement réel du fichier des partis politiques en Guinée. Pour d’abord retenir les partis politiques qui satisfont aux critères d’existence d’un parti politique en République de Guinée », a-t-il indiqué tout au début.
Par ailleurs, Dr Faya Millimouno estime que si le commentaire de Dr Dansa Kourouma s’inscrit dans le sens du débat qu’on est en train de créer actuellement, c’est-à-dire en considérant qu’il y a ethnocentrisme parce qu’il y a multipartisme, c’est une conclusion trop hâtive.
« Ceux qui prétendent le dire ont peut-être oublié que pendant 26 ans de l’existence de notre pays, donc au moins près de la moitié du temps que nous avons fait en tant que pays indépendant, nous étions dans un parti unique. Est-ce que cela a créé les conditions pour l’unité nationale ? Est-ce qu’on n’a pas connu les problèmes ethnocentriques durant cette période? Je crois la réponse qu’on peut donner, c’est qu’on n’était pas un pays complètement uni à cette occasion-là. Aujourd’hui, on est en train d’oublier une dimension quand on parle des partis politiques. Les partis politiques se créent autour des doctrines. Il y a plusieurs doctrines. On ne peut pas mécaniquement dire à partir de maintenant ne seront reconnus en République de Guinée que les Libéraux, les Socialistes, les Ecologistes. Où est-ce qu’on va mettre les Observateurs ? Où est-ce qu’on va mettre les communistes ? Où est-ce qu’on va mettre les Républicains? Il y a plusieurs doctrines politiques, ce qu’il faut, c’est de veiller à ce que d’abord les partis fonctionnent selon les règles définies par les lois. Et tout parti politique, qui sort donc de ce cadre légal, devait se voir retirer l’agrément. Et il suffit qu’il y ait des élections libres, transparentes et crédibles. Si vous êtes un parti politique, vous n’avez aucun élu au niveau local vous n’avez aucun élu au niveau du parlement, vous n’êtes pas au pouvoir en tant que parti présidentiel, vous devez tirer les conséquences de cela. Ça veut dire qu’en réalité vous n’avez pas une existence sur le terrain. Il y a plusieurs moyens de veiller à ce que les partis reviennent à une dimension promotionnelle à nos ambitions. Mais ce n’est pas en décrétant de façon mécanique qu’on peut réduire les partis politiques. Ça serait une entorse à la démocratie, une entorse à la liberté d’association. Ce qui serait un recul dangereux par rapport aux combats menés depuis des décennies en République de Guinée. Je dirais depuis les années 90 », a conclu le président du BL.
Christine Finda Kamano
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