Sortie du nouveau président de la CEDEAO, contrôle des partis politiques: le regard critique de Faya Millimouno du BL

Encore une fois, notre rédaction a eu l’occasion de discuter avec Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral (BL),sur des sujets sociopolitiques qui sont d’actualité. Au cours de cette interview exclusive, il  s’est  notamment prononcé sur la décision du nouveau président nigérian et en même temps président en exercice de la CEDEAO, de mettre fin aux putschs en Afrique. Selon lui, ce n’est le souhait de personne qu’il y ait des coups Etat. Mais il estime que la CEDEAO ne fait pas assez pour éviter cela.

Faya Millimouno: Ce n’est le souhait de personne, ce n’est pas pour ne rien que chacun de nous est engagé dans le processus démocratique. Moi je fais la politique depuis quand j’étais très jeune. En début de carrière dans les années 90, j’étais déjà dans la politique. C’est pour doter mon pays d’un système démocratique, un État de droit. Cependant il faut aussi reconnaître que la CEDEAO n’a jamais fait assez pour éviter que les conditions d’un coup d’Etat soient réunies. Et le fait de dire qu’on va utiliser tous les moyens pour empêcher, j’espère que parmi les moyens que le président en exercice de la CEDEAO va utiliser ça sera entre autres,le fait d’éviter que les conditions soient réunies pour un coup d’Etat. Que les conditions soient réunies en amont, si la CEDEAO travaille là-dessus, tout le monde sera d’accord. Mais si la situation pourrit et que la CEDEAO reste complaisante, à l’égard des chefs d’Etat qui manipulent les constitutions pour se tailler les 3èmes mandats, cette menace n’aura aucun effet parce que quand aussi longtemps que les ledears, les chefs d’Etat, de la sous-région ne s’inscrivent pas tous, dans la voie de respecter leur constitution, dans la voie de respecter la loi et leur peuple. Les conditions seront toujours fertiles pour des coups d’Etat.

Faya Millimouno : Je ne veux pas commenter des rumeurs. Parce qu’une rumeur c’est une rumeur, ce n’est pas prouvé. Il est clair que dans les coalitions politiques, il y a beaucoup de choses qui se passent. Mais de là à dire que tel est derrière ce qui se passe dans telle ou telle coalition. Ce que je sais de la coalition que j’ai l’honneur de diriger, c’est qu’on n’est pas manipulable. On ne nous influence pas, nous exprimons les convictions qui sont les nôtres. Et lorsque nous nous rendons compte que les actes sont en train d’être posés qui soient contraires à ces convictions, nous critiquons. Voilà ce que je sais, le reste je ne pourrais pas commenter vraiment une rumeur.

Faya Millimouno : Je crois que le RPG peut faire mieux que ça. Le RPG a eu l’opportunité de diriger la Guinée pendant 11ans . Le RPG sait que c’est le ministère de l’Administration du Territoire, qui a la compétence de signer l’arrêté portant agrément des partis politiques. C’est pas nouveau dans notre pays, depuis quand le RPG n’était pas encore né, c’est un arrêté du ministère de l’Administration du Territoire qui a fait du RPG un parti politique. Les partis donc qui fonctionnent en vertu des dispositions de la charte qui existe à cet effet, de temps en temps, on peut vérifier si les parties sont en train de respecter les dispositions de cette charte. Alors c’est ce qui explique de mon point de vue, ces visites que les cadres du MATD sont en train de faire au niveau des partis politiques. Se soustraire à cela, je ne sais pas pour quelle raison ? Je vois que c’est inexplicable. Aujourd’hui on a l’impression qu’on peut se lever le matin pour dire bon je ne crois pas à la loi, je ne crois pas aux gouvernants, je ne crois pas en la justice, donc je ne me soumets pas. Je trouve que le RPG peut faire mieux que ça »