Sékou Koureissy Condé: « je suis le meilleur candidat pour la Guinée »

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L’ordre constitutionnel va être rétabli en Guinée en début 2025, si le Colonel Doumbouya, président de la Transition, respecte son engagement d’organiser des élections présidentielles lesquelles il ne participera pas. Et pendant que l’opposant principal du régime déchu de Alpha Condé est en exil après avoir été cité dans une affaire de mal gouvernance, les cartes semblent être rebattues. L’ancien ministre de la Sécurité, député et Secrétaire général du Comité national de Transition (2010), Sékou Koureissy Condé est convaincu qu’il est le meilleur profil pour rassembler les Guinéens autour d’un projet politique à même d’instaurer une stabilité et mettre le pays dans les rampes du développement.
Dans cet entretien qu’il accorde à PressAfrik, le Président de l’Alliance pour le Renouveau National (ARENA), appelle les actuelles autorités guinéennes à fixer une date limite à la Transition et à l’opposition de parler un même langage au lieu d’adopter une attitude de défiance vis-à-vis du CNRD. Il aborde aussi sa vision de la politique étrangère et appelle à des élections libres, transparentes et surtout inclusives. Interview…
Pour commencer Monsieur Condé, donnez-nous des nouvelles de vos activités actuelles

Bonjour, je m’appelle Sekou Koureissy CONDE, je suis Président de l’ONG panafricaine dénommée ACG- Frontières d’Afrique avec siège à Ouagadougou au Burkina Faso. Je suis également leader d’un parti politique libéral et social, c’est le Parti ARENA, Alliance pour le Renouveau National en République de Guinée.

Parlant de vos activités politiques en Guinée, pouvez-vous nous en faire l’état des lieux depuis le coup d’Etat qui a renversé le Président Alpha Condé et installé le Colonel Doumbouya au pouvoir ?

Il est évident que le coup d’Etat du 21 septembre 2021, est intervenu en Guinée à un moment où les Institutions étatiques et le cours normal de la vie politique étaient complètement fragilisés. Toutes les forces politiques étaient affaiblies y compris la majorité présidentielle.
En conséquence, toutes les composantes de la société ont unanimement pris acte et promis d’accompagner le Colonel Mamadi DOUMBOUYA. A date, ce rêve et cette promesse restent valables, mais nous sommes désormais très inquiets. Que Dieu inspire davantage le Président de la transition et lui donne toute la volonté et tous les moyens pour rassurer et rassembler la nation. La Guinée a trop souffert des grandes ruptures, des grandes blessures et des grandes rancunes. Chaque changement avec son lot de grandes victimes et ainsi de suite.

Où se situe votre inquiétude par rapport à la gestion de la transition par le Colonel Doumbouya qui a réaffirmé son intention de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle ?

C’est vrai que la durée et la date de la fin de la transition en Guinée ont été actées par le CNRD. Le Gouvernement de la transition ainsi que le CNT, le Conseil National de la Transition et le Chef de l’Etat, Président de la transition le Colonel Mamady Doumbouya a solennellement annoncé janvier 2025.
Mais à date, en tant qu’ancien Secrétaire Général de Conseil National de la Transition en 2010, je ne peux pas jurer sur les contours techniques de la date limite. Nous devons pouvoir parler de cela aussi, courageusement et sereinement avec des garde-fou et les garanties nécessaires pour toutes les parties.
Deuxièmement, nous devons considérer l’institution militaire comme une partie intégrante de la gouvernance globale dans les pays francophones d’Afrique. Il faut venir au régime parlementaire revisé et adapté et valoriser le rôle du Premier ministre en tant que chef de l’Executif et le président de la République et l’institution militaire comme arbitres neutres.
Troisièmement, il faut mettre en place un haut conseil à la réconciliation et la consolidation de la paix.

Craignez-vous que le Colonel Doumbouya revienne sur sa parole et décide de se présenter à l’élection ?

Non ! Je dis que nous devons travailler ensemble pour valoriser cette parole donnée et nous en avons les moyens. Je connais la société guinéenne profonde, je sais lire la différence entre la peur, l’opportunisme et la soif du profit immédiat et l’adhésion véritable à la cause. Je souhaite que le dialogue reprenne son cours normal et que les fondements d’une gestion futuriste et collégiale soient mis en place.

« Je ne dis pas que je suis le plus fort, mais je suis le meilleur »

Alors à un peu plus d’un an de la fin de la période de Transition, quelle est votre stratégie pour la course à la magistrature suprême de la Guinée ?

Notre parti, l’ARENA, l’Alliance pour le Renouveau National, tire toutes les leçons politiques, économiques et sociales de l’histoire de la République de Guinée. En conséquence, nous travaillons à sensibiliser et à l’implantation des organes du parti. Nous sommes conscients de la nécessité de rester ouverts et de prendre en considération toutes les opportunités de paix et de réconciliation nationale.
Depuis sa création en 1992, notre parti s’est inscrit dans la constance sur les questions de paix, d’éducation et de préparation de la jeunesse et de réconciliation nationale. Toutes choses qui font de nous aujourd’hui l’un des partis politiques unificateurs et l’un des plus transversaux et les plus crédibles du pays. Si les conditions objectives et subjectives sont réunies pour une prochaine élection libre et transparente, je suis le meilleur, je ne dis pas le plus fort, mais indéniablement le meilleur, s’il plaît à Dieu.

Quand comptez vous revenir en Guinée pour mettre en œuvre sur le terrain votre stratégie ?
Nous sommes très heureux d’être très ancien, bien connu et bien présent sur le terrain. Pour le moment, nous respectons le rythme et les principes de la transition et participons à la recherche de consensus autour des questions liées à la paix dans le pays. Pour le reste, nous sommes prêts et nous attendons le lancement prochain du chronogramme électoral et l’ouverture officielle des campagnes.

« La classe politique guinéenne me désole »

Êtes-vous pour une élection présidentielle inclusive où des leaders politiques de l’opposition comme Cellou Dalein Diallo actuellement en exil, vont participer ?

Je suis absolument pour une élection inclusive à laquelle toutes les forces politiques et sociales seront présentes sans distinction.

Est-ce qu’il y a des discussions entre forces politiques de l’opposition pour asseoir des propositions concrètes sur la table du Colonel Doumbouya pour des élections transparentes, inclusives et apaisées ?

La classe politique guinéenne me désole par son incapacité à parler un seul et même langage.
Un manque de vision historique et un amalgame entre le rôle classique d’un parti politique et les questions de personne. En ce qui nous concerne, la principale question n’est pas d’être pour ou contre le CNRD, la question est d’être ensemble en tant que corpus social responsable devant la nation. C’est quoi un parti politique et c’est qui un leader politique ? La situation actuelle interpelle notre capacité à formuler des propositions concrètes soutenues par des démarches concrètes.
Par exemple, est-ce que nous sommes capables de désigner aujourd’hui trois négociateurs permanents
au nom et au compte de toutes les composantes politiques et sociales ? Leur mission sera définie d’un commun accord.

À un moment donné, il faudra quand même faire bloc pour discuter avec les autorités de la Transition du processus et des modalités de la prochaine élection ?

Absolument, c’est mon souhait le plus ardent. Je suis un acteur de paix dans l’âme. L’histoire politique de la Guinée est alourdie par le rôle et les responsabilités de l’état dans l’histoire de la violence politique. Il faut sortir de ce schéma et partir ensemble sur de nouvelles bases sans peur ni crainte.

Comment comptez-vous réunir tous les Guinéens et autour de quels projets vous allez axer votre programme ?

Il faut sensibiliser et bien expliquer l’importance d’un changement de régime et dire les avantages d’un système parlementaire adapté à nos valeurs. Il faut convaincre les Guinéens et Guinéennes qu’il n’y a pas de démocratie duale, c’est à dire, une démocratie pour un groupe d’intérêt contre un autre. La course au pouvoir exclusif et l’exercice du pouvoir unique qui bouleverse et divise la nation.
Si nous revalorisons nos recettes traditionnelles politiques, sociales et juridiques les nations africaines seront indépendantes et développées. Les libertés d’initiative, les libertés d’entreprise et les libertés d’opinion sont très anciennes en Afrique. Il faut les revaloriser intellectuellement.
Il faut réinstaller la jeunesse dans son rôle d’avant-garde garde et de vecteur d’unité nationale et de développement durable.

« L’Occident ne sait pas nous développer »

Il y a comme une politique d’affranchissement du joug de la France développée par les Juntes au Mali, Burkina et Guinée. Comment comptez-vous affiner votre politique étrangère vis à vis de la France de façon à ne pas donner l’impression de retourner dans les mains de l’ancien colon ?

Le problème n’est plus de spéculer sur la volonté ou la capacité des occidentaux de nous développer. L’Occident ne sait pas nous développer, mais l’occident sait nous sous-développer. Moi je ne cherche pas de boucs émissaires, je suis plutôt regardant sur nos capacités à reconstruire l’avenir par le travail, dans la paix et la stabilité.
Il nous faut démontrer une capacité à la tolérance et à l’entente. Il nous faut, cadres africains, parvenir à une une gestion transnationale et transfrontalière des crises et des échanges de services .

Vous êtes actuellement en France et vos militants, sympathisants et soutiens au pays aimeraient certainement avoir une idée sur votre date de retour. Que leurs dites-vous ?

« Je n’ai aucun contact avec Alpha Condé »

A la fin du mois. Mais, je suis plutôt basé à Ouagadougou où je dirige un cabinet conseil dénommé « ACG- FRONTIÈRES D’AFRIQUE ». La marche et le fonctionnement du parti ARENA ne sont plus dépendants de la présence physique du Président que je suis. L’objectif reste le même, c’est notre participation effective à la vie nationale et notre victoire aux prochaines élections.

Avez-vous des nouvelles de l’ancien Président Alpha Condé. Êtes-vous toujours en contact ?
Non, pas du tout. Aucun contact !

PressAfrik

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