Un militaire de l’armée congolaise a tué au moins treize personnes, dont au moins neuf enfants, par arme à feu samedi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Ce militaire de la force navale n’a pas supporté que son enfant ait été enterré en son absence, la veille de son arrivée dans le village de Nyakova, selon les témoignages recueillis par l’AFP. Nyakova est un village de pêcheurs situé dans territoire de Djugu, à environ 65 kilomètres à l’est de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.
Ce militaire a « tiré sur des civils » rassemblés samedi soir « au lieu du deuil, au motif que (…) l’enfant est décédé et (a été) enterré sans (qu’il en ait été) informé », alors qu’il était dans son unité à Gobu (à 55 km du lieu de décès), a déclaré à l’AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée dans la province de l’Ituri. Le bilan est de « 13 morts dont ses deux enfants. Le militaire est en cavale, il est recherché » pour être jugé, a-t-il précisé.
Le groupe d’experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) a confirmé les circonstances de ce drame ainsi que le bilan de 13 civils tués, dont « 10 enfants et 2 femmes qui auraient participé à l’enterrement de son fils décédé en son absence ».
« Ce militaire a tiré à bout portant sur 13 personnes, dont 9 enfants, qui sont mortes sur le champ », a dit de son côté à l’AFP Bahati Franck, président d’une association locale de jeunes.
Une quatorzième victime est morte dimanche matin de suite de ses blessures, selon Banga Bakahuna, président de la société civile de la chefferie de Bahema Banywagi.
Afp