Putsch au Niger : « la CEDEAO doit laisser la force extérieure de côté et écouter le peuple nigérien », Dr Ben Youssouf
Un sommet spécial se tient ce dimanche 30 juillet 2023 à Abuja, la capitale nigériane. Il sera question pour les Présidents de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de prendre des sanctions contre les putschistes nigériens après le renversement du Président Mohamed Bazoum, toujours détenu par les hommes en tenue. Interrogé samedi sur cette actualité, le président du parti Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP) pense que ces chefs d’Etat doivent agir avec la plus grande sérénité afin d’éviter une situation catastrophique.
Condamnant les coups d’Etat africains notamment ceux intervenus dans la région Ouest-Africaine, ce médecin et politique guinéen estime que la CEDEAO ne doit être là que pour agir uniquement ou être comme syndicat des chefs d’Etats. Elle doit plutôt être proactive, en étant surtout dans l’anticipation.
« Ce qui se passe aujourd’hui en Afrique est illustratif du décalage qu’il y a entre les dirigeants et les populations », a d’abord reconnu l’un des anciens responsables de l’UFDG.
Au Nigéria, ces chefs d’Etat à leur tête le Président nigérian, Bola Tinubu, vont au sortir de ce sommet, prévoir des sanctions contre le Niger. Sur cette question, Dr Ben Youssouf demande à cette communauté d’être à l’écoute du peuple nigérien, en évitant toute action militaire qui ne peut en aucun cas résoudre le problème.
« Ils condamneront et essaieront de prendre les sanctions certes, mais sauf que ces sanctions sont prises pour faire souffrir les peuples et non ceux qui sont au pouvoir. On a vu ce qui est arrivé au Mali. Quand vous prenez des sanctions économiques contre un pays, ce ne sont que les populations qui vont souffrir mais pas les dirigeants. Alors ce que je conseillerai à la CEDEAO, c’est d’être à l’écoute du peuple nigérien et éviter toutes action militaire. Tenez-vous bien, quand on envoie les troupes au Niger, cela va être plutôt contre le peuple civil, puisque le bombardement n’épargnera personne. Imaginez ce qui peut arriver avec le Président Bazoum qui est toujours en détention. Ils doivent donc agir avec la plus grande sérénité et laisser la force extérieure de côté, qui ne peut en aucun cas restituer la démocratie dans ce pays », a-t-il tranché.
Sâa Robert Koundouno
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