Il y a près d’un mois, la radio rurale de Faranah a cessé d’émettre. Celle qu’on surnomme « la radio des sans voix’’ est actuellement frappée par une calamité naturelle. Face à cette situation, les auditeurs de ce médium du monde rural se sont exprimés.
C’est le cas de Fodé Saloun Oularé du quartier marché 1 : « Avant l’implantation de la radio rurale ici, s’il y avait une information à diffuser, qu’elle soit un avis de décès, de mariage, de baptême, de réunion ou autres, il fallait commissionner les jeunes non seulement en ville ici mais dans les villages. Avec la venue de cette radio, la distance est réduite. Quand tu envoies le communiqué, tu te comprends facilement avec les travailleurs. La façon de rendre les communiqués, et les journaux ainsi que les autres émissions nous plaît beaucoup. Voilà que cette radio est tombée en panne, et cela nous plonge dans l’obscurité. Nous demandons au gouvernement et les personnes de bonne volonté de sauver notre radio. »
Ce gardien de la tradition Djély, Lamine Kouyaté nous a laissé entendre : « Depuis que radio s’est éteinte, nous griots, nous ne savons pas à quel saint se vouer. C’est à travers cette radio que nous nous véhiculons les messages de nos ancêtres. C’est par cette radio que nous enseignons la population et l’inviter à la culture de la paix et le développement. C’est à travers cette radio que nous, nous nous vivions. Si nous restons dans cet état, c’est la dépravation des mœurs qui prendra d’ampleur. Nous vivons dans un milieu a vocation agro-pastorale. Aujourd’hui ces paysans, éleveurs, pêcheurs, forgerons n’écoutent pas leurs émissions. C’est comme dans un monde obscur. Le gouvernement n’a qu’à aidé le monde rural à Faranah en dépannant la radio rurale… »
Depuis la déclaration de cette panne, les responsables de ce médium ont usé de tous leurs moyens pour sauver cette radio mais en vain.
Lanciné Keita depuis Faranah