Charles Wright aux gardes pénitentiaires: « aller en prison pas pour mourir, mais pour purger sa peine »
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Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a rencontré ce lundi 19 juin, au centre de formation judiciaire sis dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, les gardes pénitentiaires de la zone de Conakry, pour échanger sur un certain nombre de réformes liées au bon fonctionnement de l’administration pénitentiaire en République de Guinée.
Durant 2 heures environ, Alphonse Charles Wright a échangé avec ces gardes pénitentiaires qui sont en contact avec les détenus sur le nouvel outil appelé « outil harmonisé » qui sera désormais le règlement intérieur type des établissements pénitentiaires, qui détermine aujourd’hui quels sont les devoirs et les obligations des personnes en milieu carcéral, quels sont les droits et devoirs des gardes pénitentiaires qui ont l’obligation de préserver leur dignité en tant qu’êtres humains.
Au sortir de cet échange, Alphonse Charles Wright est revenu sur la nécessité de tenir une telle rencontre. « Cela ne peut pas être adopté par le département de la Justice sans une rencontre avec les acteurs concernés, raison pour la quelle nous avons commencé par les régisseurs de la grande zone de Conakry pour leur expliquer la procédure quand il s’agit de recevoir une personne. Est-ce qu’il faut recevoir la personne sur la base d’un seul mandat de dépôt ? Si vous le faites, quelle sont les conséquences juridiques en matière pénale et disciplinaire qui y sont attachées ?
Désormais, quiconque demandera le droit de visite conditionné à un payement, cela vaut radiation. Toute personne qui est prise pour des questions de complicité, cela vaut radiation », annonce le Garde des Sceaux.
Dans ce nouvel outil harmonisé, des dispositions pour des heures de visite ont été revues. Les heures de visite et de fermeture de toutes les prisons en Guinée, c’est désormais de 10h à 16h30.
Les détenus ont le droit de visite qui ne doit être restreint que pour des questions de sécurité et de sûreté. Cette journée d’aujourd’hui est consacrée à la vulgarisation de ce texte extrêmement important dans le cadre de la réforme des droits pénitentiaires dans notre pays . Cette rencontre se poursuivra sur toute l’étendue du territoire pour que désormais les citoyens détenus puissent connaître ces droits.
Dans un État démocratique, vous ne pouvez pas œuvrer dans le cadre de la protection des droits de l’homme en milieu carcéral si vous ne construisez pas des infrastructures qui répondent aux normes internationales en matière de détention », fait remarquer l’ex Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry.
Pour finir, le ministre de la Justice indique que la personne détenue doit être dans un milieu qui répond au respect de ses droits « Mais ça fait combien d’années, depuis 1958, la Guinée n’a pas connu ce qu’on appelle de véritables infrastructures judiciaires et pénitentiaires. Nous apprenons, selon la considération coutumière, que celui qui construit une prison est amené un jour à rester et demeurer dans cette prison . Il faut que l’individu puisse aller en prison pas pour mourir mais plutôt pour purger sa peine et pour une meilleure réinsertion sociale ».
Mamadou Yaya Barry