Région forestière: champs et plantations ravagés par les chenilles céfoliatrices saisonnières
Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.
Ces espèces appelées « chenilles défoliatrices » sont apparues en début de ce mois de juin dans la préfecture de Yomou mais aussi à Macenta, Lola et N’zérékoré.
Dans les champs et plantations que nous avions visités, le constat est alarmant. Les feuilles des plantes sont totalement détruites.
À Banié, dans la préfecture de Yomou, les dégâts sont incalculables. Ces chenilles qui ont détruit tout sur leur passage ont ensuite envahi les habitations, comme le témoigne ce paysan: « Même nos maisons sont envahies. Quand je suis venu voir, j’ai eu peur. Aujourd’hui, c’est la panique avec ces insectes . Au-delà de nos cultures détruites, ces insectes avaient ensuite envahi nos habitations. Mais aujourd’hui, les autorités sont intervenues même si l’intervention a été tardive. Parce qu’on s’attendait à elles depuis les premiers jours. Nos plantations sont fortement touchées ».
De Yomou à Macenta en passant par N’zérékoré, le constat révèle la même situation. A Yalenzou, dans la préfecture de N’zérékoré, cette vieille dame du nom de Mamy a été surprise de voir sa plantation de café, banane et son champ de riz dévastés.
« J’ai été informée pour la première fois par mes voisins qui étaient venus extraire de l’huile rouge. Mais lorsque je suis venue voir les dégâts, ce sont mes larmes qui ont coulé. Vous voyez ce bas-fond, rien ne reste maintenant. Et vous voyez aussi mon champ de riz. Je ne sais plus quoi faire. Parce que c’est à travers ça que je nourris mes enfants. Aujourd’hui, j’ai tout perdu. Il faut que le président Doumbouya nous aide. Je ne crois pas que mes cultures donnent maintenant car le dégât causé est immense, » déplore cette dame.
Un constat également confirmé par le chef service régional de la protection des végétaux et denrées stockées, Bogola Bogolamou qui a sillonné les localités touchées.
« La préfecture de Yomou, il n’y avait pas de localité épargnée y compris la commune. Et plus grave, la sous-préfecture de Banié où des chenilles avaient délogé certaines familles par peur. Le constat était vraiment alarmant. Mais au jour d’aujourd’hui, les dispositions ont été prises par le département et nous sommes intervenus afin de lutter contre ces insectes nuisibles. Les efforts qui ont été fournis ont donc permis à ce jour de faire face à ces chenilles défoliatrices à peu près dans toutes ces localités touchées, » a fait savoir Bogolamou.
Les chenilles défoliatrices sont friandes de plantes aromatiques ou odorantes.
Mais comment évoluent elles? Sur la question, notre interlocuteur répond :
« Ce sont ces chenilles qui sont issues de pavillons migratoires. Ces pavillons viennent pondre les œufs sur les feuilles des arbres. Et à la maturité complète, il y a l’éclosion. Après l’éclosion, il y a naissance de ces larves. Des larves qui sont très affamées qui dévastent beaucoup les plantes. Donc après, il y a les stades adultes. Et après le stade adulte, ce sont ces mêmes chenilles qui rentrent dans leur caucon pour être sous les sol. », enseigne l’ environnementaliste.
Ces chenilles défoliatrices à ce niveau deviennent très dangereuses pour la vie des paysans, poursuit notre interlocuteur.
« Au moment où les laboureurs commencent à labourer leurs champs, une fois que tu piétines ou soit c’est la daba qui fait tourner la terre et le faucon est là, tu piétines avec le pied ou tu touches avec la main, ça provoque une enflure. Et finalement il faut qu’on t’envoie à l’hôpital. Si ce n’est pas fait à temps, ça peut conduire à la mort », a conclu François Bogola Bogolamou.
Du côté des victimes, c’est le désespoir et la désolation totale.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré
621-94-17-77