Les rapatriés de Tunisie au gouvernement: « s’ils ne nous aident pas, qu’ils nous ramènent là où ils nous ont pris »

Devant le Ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger à Koloma, ces rapatriés, majoritairement jeunes, demandent qu’on les ramène en Tunisie si le gouvernement ne peut rien faire pour eux.

Pour Aly Kourouma, il préfère la menace de mort dont il était victime en Tunisie que de vivre cette galère.

«S’ils ne nous aident pas, qu’ils nous ramènent là où nous étions. Nous sommes chez nous mais nous ne constatons aucun changement, donc qu’ils nous ramènent. Je préfère rester chez les autres souffrir que de vivre de cette façon chez moi, dans mon propre pays. Même le transport, nous on ne peut pas gagner , manger c’est difficile. En principe quand on est chez nous c’est pour avoir la paix du cœur mais nous vivons en étranger chez nous puisqu’on a tout perdu», a-t-il martelé.

Si rien n’est fait, pour ce jeune homme, la voie de l’immigration préférable par rapport à la situation qu’il subit dans son pays sans l’aide de l’Etat.

«Si cette situation persiste, je préfère me retourner dans un autre pays. C’est ces genres de situation qui poussent les jeunes à partir mourir dans le désert puisqu’ici on n’a aucun avenir », estime-t-il.

Après l’expression de leur mécontentement devant le ministère des Affaires étrangères, les rapatriés de la Tunisie réunis au sein de l’Association des Guinéens victimes de xénophobie en Tunisie ont été reçus et écoutés par le ministre, Dr Morissanda Kouyaté.

Les jeunes, par la voix de leur président, Foromo Onivogui, ont expliqué au ministre la situation précaire dans laquelle ils sont depuis leur retour au pays. Ils ont également rappelé les promesses faites  par les autorités guinéennes, quand il était question pour eux de revenir au pays.

À sa prise de parole, apprend-on, le ministre Dr Morissanda Kouyaté a d’abord expliqué à ces jeunes, les efforts louables du gouvernement guinéen, qui a été proactif en étant le premier pays à voler au secours de ses compatriotes en détresse en Tunisie. Il a ensuite soutenu qu’à son ministère, il n’y a pas un fonds ou un budget exclusivement dédié à gérer la réinsertion des rapatriés, fussent-ils de Tunisie.

Surtout, le ministre, en s’adressant à ces jeunes, a affirmé que le rôle de son département était de les aider à revenir au pays et qu’à l’heure actuelle, une autre situation similaire à la leur, est en train d’être gérée par son département qui concerne les guinéens bloqués au Niger.Mais jusqu’à l’heure, tous les moyens sont en train d’être mis en place pour leur réinsertion socioprofessionnelle.