Fête de Tabaski à Kankan : plusieurs vendeurs de mouton risquent de faire la prison
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C’est un coup dur que le gouvernement guinéen vient de faire aux vendeurs de mouton de Kankan, 2è ville du pays. Pour cause, des proches du colonel Mamadi Doumbouya ont pris une mesure visant à atténuer le prix des bétails à l’approche de cette fête de Tabaski.
C’est dans ce cadre que le gouvernement guinéen a soutenu une initiative pour l’envoi d’une centaine de moutons en provenance du Mali à un prix très abordable.
Au même moment, les vendeurs traditionnels du mouton basé à Sassangbédé ont aussi envoyé comme d’habitude plusieurs moutons achetés chèrement en franc CFA au Mali. Cependant depuis l’arrivée des moutons subventionnés du gouvernement guinéen, les populations ne viennent plus à Sassangbede (Lieu principal de vente de mouton ).
Rougeaud Camara est président des vendeurs de mouton à Kankan. «Actuellement, il n’y a pas de marché ici, à cause du prix cassé par le gouvernement guinéen à travers le président du Conseil National de la Chambre Nationale d’Agriculture. Des proches de Doumbouya ont envoyé une centaine de moutons d’une manière circonstancielle sans nous consulter et nous impliquer. Depuis qu’ils ont diffusé les communiqués dans les médias de la place, tout le monde va dans leurs bases maintenant. Nous sommes ici mais bloqués. Nous avons acheté ces moutons en francs CFA au Mali et il faut convertir pour revendre mais il n’y a pas de clients », explique-t-il.
Entouré de ses pairs visiblement frustrés, il précise qu’ils se sont endettés pour faire leurs achats de mouton au Mali et si ça ne marche pas, certains d’entre eux seront emprisonnés par leurs créanciers.
« A cette allure, plusieurs d’entre nous risquent la prison après la fête de Tabaski, on a pris l’argent des gens et il faudra rembourser, sinon, ils vont nous poursuivre. »
À son avis, le gouvernement devrait collaborer avec eux pour éviter d’aider la population en créant des problèmes à d’autres.
Le prix d’un mouton varie entre 1 500 000 et 9 500 000 (Un million cinq cent mille et neuf millions cinq cent mille) chez les vendeurs traditionnels qui se plaignent.
Du côté des pro-Doumbouya, leur mouton vendu à 2 000 000 (deux millions) équivaut à un mouton de 3 500 000 (Trois millions cinq mille).
À Morioulen Farakono, les vendeurs des moutons locaux parlent également de la rareté des clients et le prix des moutons et chèvres varie de 1 500 000 à 4 000 000.
Les bœufs sont vendus entre 4 500 000 à 9 000 000 (Quatre millions cinq mille neuf millions).
De Kankan, Amadou Oury SOUARÉ