Yakhouba Barry à la barre : « J’ai passé 12 jours dans les geôles de Tiégboro Camara au camp Alpha Yaya »
Après un jour de débrayage, le procès des évènements du 28 septembre 2009 a repris ce mardi 16 mai, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry.
A la barre pour livrer sa part de vérité, Yakhouba Barry dit avoir été victime de coups et blessures volontaires au stade dans les évènements du 28 septembre 2009 avant d’être arrêté et conduit au camp Alpha Yaya Diallo par des agents des services spéciaux du colonel Tiégboro Camara.
Dans sa narration, Yakhouba Barry souligne : « Quand nous (ma femme et moi) sommes arrivés à la terrasse, nous sommes rentrés au stade. Ma femme m’a demandé de l’accompagner à la tribune, à côté des leaders politiques. Lorsque nous sommes arrivés, je l’ai dit que j’ai vu les agents d’anti- drogue dehors. J’ai eu peur (…). Je me suis dit comme on a laissé les enfants à la maison, je vais me débrouiller pour sortir. C’est en ce moment que j’ai entendu des tirs dehors. On était tous inquiets. Nous avons fait 5 minutes sans pouvoir sortir dehors. J’ai vu un groupe de militaires entrer, ils tiraient en haut. Ma femme m’a dit il faut qu’on trouve un moyen pour sortir. C’est ainsi que je suis parti rentrer dans un groupe d’agents d’anti drogue. C’est en ce moment qu’une personne m’a poignardé 2 fois. Je voulais courir mais ils m’ont cogné avec une arme. C’est là-bas où j’ai perdu connaissance et je n’ai pas su ce qui s’est passé après. C’est vers 12 heures je me suis réveillé et je me suis retrouvé dans un groupe de militaires. J’ai entendu dire : il faut mettre les blessés graves d’un côté, les moins blessés de l’autre côté et les non blessés à part. c’est en ce moment que j’ai repris connaissance », a-t-il expliqué.
Après avoir passé douze jours au camp Alpha Yaya Diallo, Yakhouba Barry soutient : « Une personne qui portait un béret rouge est venu demander qu’est-qui m’est arrivé ? Il a dit de m’enlever là-bas par ce que la commission d’enquête internationale arrive. Je suis resté là-bas jusqu’au soir, ils ont plâtré mon pieds fracturé. La nuit, ils sont venus me chercher pour me mettre dans un pick-up, nous sommes partis jusqu’au carrefour Cosa où on m’a déposé ».
Yakhouba Barry dit avoir perdu aussi douze dents dans les évènements du 28 septembre 2009.
Sadjo Bah