L’annonce d’une série de nouvelles manifestations de rue, à l’initiative des forces vives de Guinée, est une nouvelle qui a encore douché les espoirs de voir les acteurs de la transition, sans exclusive, s’entendre sur l’essentiel.
Et pourtant, nombre de Guinéens, s’étaient mis à rêver d’une issue heureuse aux pourparlers qui étaient en cours, entre ces forces vives et le premier ministre Bernard Goumou, sous l’égide des chefs religieux du pays.
Ces compatriotes, avaient refusé de croire que c’était encore une partie de poker mentir comme ils nous y ont si habitués, depuis trop longtemps, ces politiques, toute tendance confondue, avec leurs constantes jérémiades.
On retourne à cette détestable habitude à laquelle le pays est à jamais condamné. Violences verbales sous fonds de manifestations de rue. Tant pis pour ceux qui n’en voulaient plus et qui ont voulu vivre dans une cité paisible.
La doléance du Premier ministre qui voulait un moratoire de dix jours, le temps pour lui de convaincre les extrêmes de son camp, n’a pas emporté l’adhésion des acteurs politiques d’en face, à qui il est reproché d’avoir le vent en poupe et d’être poussés par des courants qui ne veulent pas d’une situation apaisée.
Selon ces irréductibles insatisfaits de la gouvernance, cette demande du patron du palais de la Colombe, n’était ni plus ni moins que du dilatoire. Surtout quand les confidences du même médiateur, des confidences qui cachent un aveu d’impuissance, ironisent-ils, ne permettent pas d’espérer d’une suite favorable.
Plus rien ne semble désormais pouvoir arrêter ces acteurs appelés forces vives de Guinée. Même pas cette autre main tendue du gouvernement, annoncée en ces termes par son porte-parole Ousmane Gaoual, à l’occasion de son débriefing habituel, en marge du conseil des ministres.
« Le PM est étonné de voir les acteurs des forces vives, appeler à de nouvelles manifestations. En tout état de cause, le PM est à l’écoute des forces vives et maintient sa main tendue », a annoncé le ministre des télécoms dont le département subit une tempête de réactions de circonspection à la suite de la décision de l’ARPT d’autoriser Orange Guinée, d’exploiter le segment relatif à l’internet fixe, cela, de toute vraisemblance, en violation de la procédure d’attribution de ce type de segment.
C’est ainsi dire que les opposants ne sont plus excités par de nouvelles promesses faites par la même autorité à laquelle ils en veulent pour leur avoir longtemps tourné en bourrique.
« Pour qu’on se rétracte, il faut qu’on nous dise que nos réclamations sont satisfaites. Qu’on libère nos amis en prison, qu’on permette à ceux qui sont en dehors du pays de rentrer et ceux qui sont dehors et qui sont sous contrôle judiciaire, qu’on lève leur contrôle judiciaire », a confié un acteur des forces vives de Guinée.
Dès lors, le fil du dialogue est rompu. Aucune alternative désormais, mais hélas, à la confrontation. Peu importe les conséquences. On est convaincu que c’est seulement le rapport de force qui va être l’élément déterminant des futurs pourparlers.
Attention à l’obstination et aux extrémistes qui poussent dans tous les camps.
Les militaires au pouvoir en sont interpellés. Car, il est possible d’accéder aux réclamations de ces partis et organisations de la société civile, sans toutefois transgresser l’indépendance de la justice. A moins qu’on veuille aller à cette confrontation, se souciant comme de colin-tampon, de ce qu’il adviendra ! Vogue-la galère !
In DjomaMedia