Talhatou Garanké, membre maintien d’ordre UFDG : « Tiégboro nous a dit : si vous ne quittez pas, on va vous massacrer et arrêter votre leader »
A la barre du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry hier mercredi 03 mai, Talhatou Garanké Diallo a porté de graves accusations contre le colonel Moussa Tiégboro Camara.
Ce membre du maintien d’ordre du président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo soutient que l’ancien patron des services spéciaux leur a menacé à leur arrivée au stade du 28 septembre le jour du massacre en 2009.
Selon Talhatou Garanké Diallo, le colonel Moussa Tiégboro Camara a menacé de les massacrer et d’arrêter leur leader.
« Le jour du massacre, je suis venu au domicile d’Elhadj Cellou. Nous sommes restés là-bas jusqu’à 7H45. Je suis un membre du maintien d’ordre d’Elhadj Cellou (…). J’ai pris ma moto et nous sommes venus jusque devant le stade du 28 septembre où il y avait assez de policiers et gendarmes. Nous les avons laissés là-bas et nous sommes partis jusque sur le pont de Madina. Nous avons vu assez de personnes qui venaient de Matam, sur l’autoroute. On s’est dit que le stade va se remplir tout de suite. Nous avons tourné pour revenir au stade », a relaté Talhatou Garanké Diallo avant de poursuivre : « à notre arrivée au stade, j’ai vu trois pick-ups venir après quelques instants. On a vu des gens avec des bérets verts et des t-shirts noirs. J’ai dit que Monsieur Tiégboro qui vient comme ça. Tiégboro est descendu d’un des pick-ups avec deux militaires. L’un était coiffé en béret vert et l’autre en béret rouge. Quand on les a vu, on a applaudi. Ils sont venus jusqu’au niveau de la foule, du côté de la station. J’ai dit que lui va nous dire quelque chose qui va nous plaire parce qu’il n’acceptait pas que les gens entrent au stade. Quand il (Tiégboro) est venu, il a dit : quittez ! Les gens l’ont hué. Il a dit quelque chose en français que je n’ai pas compris. Ensuite il a dit : si vous ne quittez pas, on va vous massacrer et arrêter votre leader. Et soudainement la foule a commencé à scander : Tiégboro zéro. D’autres scandaient Dadis zéro. Et comme ça criait trop, Tiégboro a fait marche arrière et après ils ont tiré du gaz lacrymogène. Et quelques minutes après, ça tirait partout. Quand il y a un peu d’accalmie, deux corps ont été découverts. Ils ont été couverts de pagnes », a-t-il expliqué.
Talhatou Garanké Diallo soutient qu’après les évènements du stade 28 septembre, des bérets rouges se sont rendus au domicile de Cellou Dalein Diallo où ils l’ont « bastonné » et tout pris.
Selon lui, les bérets ont pris sa moto et ont fait tomber une autre sur sa jambe qui s’est fracturée.
Sadjo Bah