Future constitution : le Mouvement syndical désapprouve la limitation d’âge des candidats…
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Les débats d’orientation sur la nouvelle Constitution se poursuivent à l’hémicycle du palais du peuple de Guinée. Au rendez-vous de ce mercredi, 24 mai 2023, les Organisations syndicales et
patronales.
Devant les conseillers nationaux, c’est le porte-parole des centrales syndicales qui a ouvert la balle pour coucher leurs propositions d’ordre général. Ce mouvement syndical a également prévenu les nouvelles autorités contre toute manipulation du processus électoral en République de Guinée.
Dans sa communication, Kader Aziz Camara a indiqué que le mouvement syndical sollicite vivement la mise en place du système politique garantissant la paix et la stabilité sociale dans le pays. Cela permettra aux citoyens selon lui, de jouir de leur liberté et leurs droits fondamentaux dans un cadre stable.
« Pour ce faire, les constituants devraient mettre les garde-fous dans la nouvelle Constitution pour lutter contre :
1- L’ethnocentrisme qui s’est malheureusement enraciné dans notre pays ;
2- L’instrumentalisation de la Constitution qui nous a toujours conduits à des crises ;
3- L’instrumentalisation de la justice qui porte atteinte au bon fonctionnement d’un État de droit ;
4- La manipulation du processus électoral», a fait savoir le porte parole, précisant que ce processus part du choix de l’organe de gestion des élections au règlement du contentieux électoral en passant par le découpage des circonscriptions et l’établissement des listes électorales.
Dans son oral, Kader Aziz Camara a signifié que le mouvement syndical n’est pas favorable à la limitation de l’âge des candidats aux différentes élections à venir. Il a également sollicité au nom de ses pairs, qu’on interdise désormais la participation du parti politique du Président sortant qui tenterait de faire sauter les verrous constitutionnels.
« Nous sollicitons dans ce cadre, la mise en place d’un organe de gestion des élections inamovible, à l’image de ce qui se fait au Ghana, c’est-à-dire mettre en place une CENI inamovible qui évitera la féodalisation de la Constitution. Dans la même logique, nous pensons que le fichier électoral est à établir séparément du recensement administratif à vocation d’état civil. Cela évitera toute forme de confusion entre les deux fichiers ;
5- Concernant les candidatures indépendantes, le mouvement syndical veut qu’on donne la possibilité à chaque Guinéen d’être candidat même sans relever d’un parti politique ;
6- Quant au nombre des partis politiques, le mouvement syndical propose de ne pas les limiter, mais prévoir plutôt le mode de scrutin pouvant contraindre les partis politiques à faire des alliances électorales. Cependant, il est nécessaire de définir les critères d’attribution des agréments aux partis politiques ;
7- Le mouvement syndical se prononce en faveur d’un régime présidentiel avec une restriction des pouvoirs du président de la République pour éviter de tomber dans une dictature sombre ;
8- Le mouvement syndical considère que la réduction des institutions pourrait rationaliser le budget de l’Etat et permettrait d’éviter les conflits de compétence et des gaspillages. Il faudrait ramener certaines institutions fondamentales tel que le conseil économique et social ;
9- Il est impératif de prévoir le mécanisme juridico-institutionnel qui permettra de consolider la nation ;
10- Le mouvement syndical demande de revoir sérieusement la gouvernance des hommes à la tête des intitutions, c’est-à-dire mettre l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut», ont sollicité les syndicalistes.
Quant aux propositions particulières, il faut noter selon le mouvement, le rejet et la vive condamnation de l’immixtion des politiques dans l’organisation et le fonctionnement des organisations syndicales qui en principe s’exerce librement et conformément à la loi et aux conventions internationales. A ce titre, le mouvement syndical propose à ce que la nouvelle Constitution à l’image des précédentes, consacre, protège, garantit et renforce l’exercice des libertés des droits fondamentaux des citoyens notamment la liberté syndicale, celle d’association, de manifestation et d’expression.
« Le mouvement syndical désapprouve la suspension de la liberté de manifestation qu’elle trouve inacceptable dans une démocratie libérale.
Par conséquent, on ne devrait pas observer une trêve générale des manifestations sociopolitiques sur les voies publiques durant les 24 mois de la transition.
Nous attirons l’attention des rédacteurs de la nouvelle constitution sur la nécessité pour les centrales syndicales d’avoir des représentants à l’Assemblée nationale afin de mieux représenter les intérêts des citoyens.
Nous exigeons la reconnaissance par la nouvelle constitution de toutes les conventions internationales relatives aux droits des travailleurs et employeurs, certes les anciennes constitutions ont reconnu la plupart des textes internationaux en la matière, mais la nouvelle doit apporter une plus-value en reconnaissant toutes les conventions internationales du travail», ont-ils conclu.
Sâa Robert Koundouno