SIDA en Guinée: « environ 120.000 personnes ont le virus dans leurs corps, seulement autour de 63% savent qu’ils ont ce virus » (Dr Job Sagbohan, ONU-SIDA)

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Le Programme Commun des Nations-Unies (VIH-SIDA)  à travers le représentant du REMAPSEN ( Réseau des Médias pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement en Guinée), a organisé un atelier de restitution des travaux du 4ème forum régional des médias tenu à Dakar en novembre 2022, sur le VIH-SIDA, à une vingtaine des journalistes guinéens, ce mercredi 22 mars 2023,à l’hôtel de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. 

Cette rencontre d’échange vise à renforcer les connaissances  des hommes et femmes des médias publics et privés à la lutte contre la prévention et la prise en charge du VIH d’un côté mais également de les associer à la lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH-SIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre. 

Venu honorer de sa présence, le Directeur Pays de l’ONU-SIDA en Guinée, Dr Job Sagbohan, qui constate un relâchement dans la communication de cette pandémie a fait savoir que le Sida existe encore en Guinée et les chiffres sont alarmants.

« Aujourd’hui en Guinée nous avons environ 120.000 personnes qui ont le virus dans leur corps et seulement autour de 63% savent qu’ils ont ce virus. Nous avons encore à rechercher dans la grande population près de 22,000 personnes, c’est très peu n’est-ce pas ? Mais la plupart sont aujourd’hui sous les ARV, ils sont sous traitement, parce qu’avec le traitement il y a ce qu’on appelle la maîtrise même de l’évolution du virus dans le corps, la charge virale diminue, celui qui a le VIH et qui est sous traitement ne le transmet plus. C’est pourquoi nous disons aujourd’hui il est même plus facile de contrôler le VIH que le paludisme mais il y a un hic parce qu’aujourd’hui seulement au moment où 63% à 76% d’adultes sont sous ARV seulement 23% des enfants sont sous ARV, il y a cette injuste qu’il faut corriger. Donc il y a encore des inégalités qu’il faut corriger. Mais retenez encore que le VIH existe encore en Guinée et suivant les protections nous avons autour de 1,6% de la population qui a encore ce virus », a-t-il laissé entendre. 

Au sortir de cette rencontre d’échange, le formateur Moussa Ibn Conté, membre de réseau sous-régional notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre à expliquer les raisons de cette initiative. « On était obligé de rendre compte des enseignements que nous avons déjà partagés lors du 4ème forum régional des médias de l’ONU-SIDA qui s’est tenu du 08 au 10 novembre 2022 à Dakar. Donc on a longuement parlé du contenu du rapport de l’ONU-SIDA de 2021 intitulé en danger. On a des informations alarmantes que si rien n’est fait, on risque de perdre une bonne partie de l’humanité qui fait partie des bras valides des pays en voie de développement dont le nôtre », dit-il. 

Moussa Ibn Conté de poursuivre en ces termes: « Nous sommes tous convenus de cela, qu’il n’est pas question que ça soit une traduction chez nous, qu’on fasse ce forum sans venir partager des enseignements et des recommandations qui en ont découlé. C’est une opportunité pour nous de mobiliser la presse nationale pour le même objectif. Il faut faire la remobilisaation. Les enfants et les orphelins vivent avec le VIH-SIDA. Et aussi de montrer à la face du monde que les personnes vivant avec le VIH-SIDA, ils ne sont pas à stigmatiser, ils ne sont pas à discriminer(…) Il faudrait que les médias se réveillent parce que c’est vous qui êtes l’interface entre les décideurs, les partenaires au développement et la population. Donc vous êtes les yeux et les oreilles de la population en général ».

Très enthousiaste de participer à cette séance de formation, la journaliste Maï Aissata Camara rassure qu’elle continuera à s’impliquer activement pour la lutte contre le VIH-SIDA en Guinée surtout à l’intérieur du pays. « Je compte redoubler d’efforts, surtout m’investir dans la sensibilisation pas seulement qu’à Conakry mais à l’intérieur du pays où l’accès à l’information n’est pas du tout facile ou elle n’est pas disponible. Mais c’est surtout c?essayer de bannir ce tabou, de sortir de l’ornière, de parler aux gens, d’expliquer combien de fois c’est important de lutter contre le Sida surtout de ne pas rejeter les personnes atteintes de cette maladie…Pour mener cette lutte il faudrait quand même que les organismes évoluant dans ce sens accompagnent les médias qui vont s’intéresser à cette problématique… ».

Il faut également noter que selon le rapport de ce forum en Afrique subsaharienne, les adolescentes, les jeunes filles et les femmes (âgées de 15 à 24 ans) sont des cibles exposées au VIH. Elles sont trois fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adolescents et les jeunes hommes du même groupe d’âge. Et une femme sur 10 âgée de 15 à 49 ans, mariée ou célibataire a subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours des 12 derniers mois.

Mamadou Yaya Barry 

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