Le jusqu’au-boutisme a changé de camp. Le manque de sérénité aussi. En témoignent les deux communiqués au ton ramolli à l’initiative de la Primature qui invite les forces vives, aussitôt crées, à une rencontre.
La névrose des autorités militaires, cette obsession anti politique semble relativement prendre fin.
Il a fallu la sortie empreinte de menaces précises et assumées de l’ancien Président de la République dans une interview parue, en exclusivité, sur mosaiqueguinee. Alpha Condé a annoncé son comback sur le ring politique qu’il l’affectionne tant. Ce retour à ses amours, on peut le présager, est dicté par la volonté de l’homme de se venger de ses tombeurs qui ont écourté son pouvoir qu’il idolâtrait.
Depuis son exil doré, il se saisit de toute la bataille contre les militaires sans jamais faire de faux-pas, ou faisant attention à l’éventualité d’un échec.
Méticuleusement, il se réapproprie le terrain avec un contact accru avec ses militants à la base. Objectif, sans doute, préparer ces derniers à une situation catastrophique.
C’est donc user des mêmes ficelles, un procédé cynique, mais peut-être politiquement correct, que quand il était opposant, pour parvenir à ses fins.
La démarche trouve une résonnance chez les autres acteurs politiques qui sont dans la même logique de défiance.
Les perspectives sont disruptives.
L’embrasement, sans être alarmiste, risque d’arriver et pourrait être dommageable pour le pays.
A cet effet, le Premier ministre veut corriger l’arrogance des débuts. Dans une tonalité qui tranche avec le jusqu’au-boutisme pourtant assumé du CNRD, Bernard Goumou appelle les belligérants à le rencontrer, pour relancer le débat qui avait été annoncé révolu sur le compromis dynamique convenu avec la CEDEAO.
En retour, c’est toujours la même réponse des opposants décidés à rendre le pays ingouvernable pour une gestion qui devrait se faire sans eux. C’est la même rhétorique.
Justice instrumentalisée, libération des collègues en prison, retour des autres « contraints » à l’exil sans qu’ils soient inquiétés C’est la métamorphose des acteurs.
Les opposants sont devenus davantage irréductibles et beaucoup plus intransigeants à la place du CNRD. Eux qui disaient vouloir d’un dialogue franc, sans filtre et direct avec le pouvoir, sont sans désormais concessions sur les préalables. Et les dirigeants du pays, pour leur part, qui ont décidé de tourner la page du dialogue sur le chronogramme, reviennent sur leurs propos. En termes moins ambigu, c’est du reniement, certes, mais indispensable quand on n’a aucune lisibilité sur l’exécution des taches dans le cadre de la mise en œuvre du compromis dynamique pour un retour à l’ordre constitutionnel.
La question qui taraude les milieux anxieux d’une perspective disruptive, est de savoir comment peut-on sortir de ce bourbier ?
Les forces coalisent et sont obsédées à faire boire à la junte le calice jusqu’à la lie, malgré les tentatives de rapprochement avec le Président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, à travers des émissaires à l’international. Cela, dans le but de couper le pont entre celui-ci et Alpha Condé, le nouveau leader redoutable de la contestation, deux mastodontes qui n’ont pas forcément les mêmes agendas.
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