Le permis de conduire pour les motocyclistes en Guinée est techniquement justifiable [Balla Moussa Konaté]

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En tout ce qui concerne le bonheur de la Guinée par le biais du secteur routier, je ne m’essouflérai jamais pour un tel service à la fois honorable et d’utilité pour tous. Lorsque celui-ci touche la sécurité routière, j’en deviens davantage passionné et inconditionnel.

C’est avec cet esprit que j’adhère salutairement à la décision du ministère des transports de notre pays, de doter nos motocyclistes du permis de conduire.

L’ enjeu est important et soutenable, au regard des nombreuses faiblesses que cette catégorie de conduite d’engin renferme d’une manière générale. Le constat révèle ceci:

☆ La conduite sur moto est soumise à plusieurs contraintes physiques majeures, dont malheureusement la plus part des conducteurs de cet engin ne savent pas en tenir compte;

☆ Par conséquent, leur part dans les bilans des accidents de la la circulation devient de plus en plus lourde et préoccupante chez nous;

☆ Malgré cet état de fait, l’effectif des conducteurs de moto va crescendo sur nos routes.

Quand on parle de contraintes physiques, grossomodo, ce sont les forces interactives suivantes qui les génèrent:

▪︎ La force centrifuge: qui tend à pousser les deux-roues motorisés à l’extérieur du virage;

▪︎ L’effet gyroscopique: permet de maintenir l’engin droit, une fois la vitesse de 30 km/h est atteinte;

▪︎ Le transfert de masse: avec cette force, en accélérant la moto, le poids tend à se déplacer vers l’arrière. En freinant; celui-ci se dirige vers l’avant;

▪︎ La force liée à la gravitation: c’est la force d’interaction physique responsable de l’attraction des corps massifs vers la Terre ou sur la Terre.

Dans la conduite sur moto, entre autres risques à éviter, ces forces tolèrent moins la maladresse. C’est pour tout cela que ces engins sont particulièrement dangéreux.

Malgré ces risques, dans notre pays, le nombre de motos croit vite, surtout dans nos grandes agglomérations. Parce que:

▪︎ Les motos sont perçues comme des engins alternatifs contre nos embouteillages (d’origines diverses), au mépris des fois du code de la route;

▪︎ Avec la quasi absence de transports publics attractifs, les motos jouent le plan B pour arriver à destination à temps;

▪︎ Les motos sont particulièrement efficacent sur des itinéraires exigus pour les automobiles. Elles le sont de même sur des routes fortement dégradées;

▪︎ Dans les conditions normales, les motos ont aussi leur place dans la circulation routière pour plusieurs aux autres motifs standards;

▪︎ Les prix d’achat des motos sont de nos jours largement abordables par nos populations. Toute chose qui favorise également l’augmentation du nombre de ces engins sur nos routes et sentiers;

▪︎ Dans notre zone, l’avènement des mototaxis découle essentiellement de tout ce qui précède, comme métier ou gagne-pains tout coùrt.

Devant toutes ces réalités, il est important de réglémenter davantage cette catégorie de conduite d’engin.

Les risques d’accidents de la route liés aux motos constituent aujourd’hui une préoccupation majeure dans la circulation routière de notre pays.

Au délà des comportements accidentogènes propres à toutes les catégories de conduite d’engins, d’autres risques particuliers impliquent les motocyclistes:

▪︎ Les conducteurs d’automobiles ont souvent la perception que les motos vont moins vite alors qu’elles vont en réalité aussi plus vite;

▪︎ Avec l’accélération facile des motos, les automobilistes sont souvent surpris de les voir se faufiler entre eux, ce qui n’est pas sans risques majeurs;

▪︎ Beaucoup d’automobilistes ne sont pas habitués aux motos et comprennent trop tard, ou pas du tout ce que les motocylistes vont faire;

▪︎ Les motocyclistes sont souvent accidentés parce que les autres conducteurs ne les ont pas vus ou les ont vus trop tard. C’est qu’une moto est moins large qu’une voiture, surtout en vue de face. D’où il est mieux d’allumer le feu de croisement le jour. La nuit, il faut en faire plus;

Les motocyclistes font partie des usagers vulnérables sur les routes. C’est pourquoi ils doivent être suffisamment aguerris pour anticiper bon nombre de situations à risques.

Avant les futurs permis de conduire sur moto, il faut:

1) Encourager la création des motos-écoles ou intégrer dans les auto-écoles existantes, la filière formation en conduite sur moto, avant le permis;

2) Traiter prioritairement le cas particulier des mototaxis afin d’assainir davantage ce secteur sensible de transport dans notre pays.

Plus on mène cette initiative à bon escient, moins nos routes seront une arène pour les accidents de la route.

Puisse l’esprit de cette réflexion profiter à tous.

Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées.

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