Affaire Patriarche de N’zérékoré : le camp de Lambert Goikoya tient pour responsables les autorités en cas de troubles dans la ville
Deux ans après la mort du défunt Patriarche Hazaly Zogbèlemou, la succession au trône continue de diviser.
Si le camp de Lambert Goikoya Zogbèlemou avait été reconnu par les nouvelles autorités du pays, l’autre camp dirigé par David Mansa Zogbèlemou, fils du défunt patriarche ne s’avoue pas vaincu pour la succession.
Sur les ondes d’une Radio de la place, un groupe de la tribu de Théa piloté par Pascal Bölönamou, avait annoncé avoir intronisé David Mansa Zogbèlemou comme patriarche. Dans sa communication, ce groupe de Théa avait indiqué avoir la compétence d’introniser le patriarche à travers le pouvoir de leur ancêtre (Gui Théa).
Une thèse démentie par le camp de Lambert Goikoya Zogblemou qui s’est réuni hier dimanche pour apporter des précisions.
« Ce que Pascal Bohonamou a dit si c’est les Tohonamou qui mettent le patriarche de la ville de N’zérékoré. Ils sont du Tonhonaloye. Quand les Blancs sont venus, le cercle de N’zérékoré a été divisé en cantons. Il y a le canton des Tohonaloyes, et de Nohonkolé. Donc N’zérékoré est de Nohonkolé avec pour capitale Kpaya. Tonhonaloye capitale Galakpaye. Pascal Bohonamou est de Galakpaye. Ils sont tous de Tohonaloye. Ils ne peuvent pas tenir une réunion de Tohonaloye et parler de l’intronisation d’un patriarche de N’zérékoré. Vous aviez massivement le 8 janvier 2021 intronisé votre patriarche, le vénéré Lambert Goikoya Zogblemou autour de la pierre tombale de N’zérékoré à Kwiteyapoulou. Deux ans après vous attendez qu’il y ait un deuxième patriarche. C’est révoltant. Mais le patriarche me charge de vous dire, de vous calmer pour la paix dans notre cité, » a expliqué Edmond Gamy Zogblemou.
Poursuivant, le porte-parole a, au nom du Patriarche, dénoncé le silence des autorités locales qui seraient les seuls responsables en cas de troubles dans la cité. D’où son invite à prendre leur responsabilité.
« Il attire l’attention des autorités de la place qui, très certainement d’après ce que l’on sache sont là pour l’harmonie. Mais le patriarche leur dit que trop c’est trop. Et s’ils attendent que le pire se produise, c’est eux les seuls responsables de ce qui va se produire. Si devant eux, des gens contredisent le choix de la population kpelé, ils seront responsables de ce qui va se passer. On ne peut pas envoyer un gouverneur, il constate les faits, il reste intact. Le préfet dans une préfécture, ils restent tous intacts. Alors ils sont venus pour collecter l’impôt ou bien ils sont venus pour la paix dans la préfecture de N’zérékoré ? Voilà pourquoi nous les tenons responsables de ce qui est en train de se passer à N’zérékoré Parce qu’ils aiment souvent dire N’zérékoré a deux têtes. Ils sont là alors pourquoi », s’interroge Edmond Gamy Zogblemou, le porte-parole.
Il faut rappeler que depuis la disparition de Molou Holomo Hazaly Zogblemou, la ville de N’zérékoré est en proie à une guéguerre de succession, même si tout récemment le camp de Lambert Goikoya Zogblemou avait été reconnu par les nouvelles autorités.
De son côté, le nouveau locataire de la commune, Fassou Goumou est en train de mener les démarches pour unir les deux camps.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré