Société civile : la MAOG au cœur d’une conférence-débat sur la problématique de la gouvernance minière
L’ONG la Maison des Associations et ONG de Guinée ( MAOG) a organisé samedi à son siège une conférence-débat sur » la problématique de la gouvernance minière en Guinée « . Une initiative qui vise à imprégner les membres de la structure des enjeux liés au secteur minier guinéen.
Selon le coordinateur national par intérim de la MAOG, cette rencontre a pour objectif « de moraliser le débat public en Guinée. Parce que vous n’êtes pas sans savoir que le débat public est vraiment pollué. Parce qu’on permet à n’importe qui de parler de n’importe quoi. On est spécialiste en tout et en rien. C’est pourquoi nous nous avons dit débat public responsable. C’est un débat qui vise à appeler les spécialistes des questions déterminées pour animer des conférences. Et nous, nous avons déjà un public qui a vraiment besoin d’avoir des informations fiables et des informations crédibles », a-t-il expliqué.
Avec des avis différents, des experts nationaux ont été appelés à donner leur opinion sur thématique. Parmi eux le premier conférencier Oumar Barry, qui a estimé que pour son développement, la Guinée ne peut miser uniquement sur le secteur minier,
« Les mines ne sont pas une ressource qui permette le développement des nations mais elles peuvent être un levier. C’est à dire un levier qu’on peut actionner à travers les revenus générés par l’exploitation minière pour développer d’autres secteurs durables comme l’agriculture, comme le tourisme, comme l’élevage dont la Guinée regorge encore de potentialités. C’est que les ressources minières demandent souvent des investissements énormes mais génèrent des intérêts qui peuvent parfois impacter le développement de nos territoires ».
Une affirmation contredite par Laye Moussa Kalo spécialiste en économie minière qui pour sa part a déclaré que sa Guinée pouvait bel et bien se développer en misant sur le secteur minier
« Je dirais bien sûr, la Guinée peut se développer en misant sur le secteur minier à condition de respecter et de faire respecter toutes les mesures qu’il faut pour la bonne gestion de nos ressources. C’est à dire avoir des ressources naturelles en soi ne signifie pas automatiquement qu’on peut se développer. Il faut tout une politique de gestion stratégique pour permettre au pays de tirer profit de ses richesses. Donc c’est l’une des conditions essentielles et ça passe par la formation, ça passe par l’investissement, ça passe par la prise en compte des questions de responsabilités sociétales des entreprises et de contenu local. Donc il faut une vision globale pour le développement du secteur minier, il faut des ressources humaines capables pour mener à bien cette gestion, cette politique minière », a-t-il souligné.
Présent également à cette rencontre, Dr Ben Youssouf Keita président du parti Alliance pour le Changement et le Progrès de la Guinée ( ACP) a salué cette initiative de la MAOG. Une initiative qui selon lui devrait être accompagnée et financée
« Cela me fait très chaud au cœur. Ça me donne l’espoir, ça me dit que la Guinée a un avenir assuré. Que les ONG prennent conscience du développement socioéconomique du pays, qu’ils ne sont pas des ONG qui s’occupent de la politique politicienne et qui fouillent avec leur niveau d’intellectuels, leurs niveaux de connaissances, les enjeux économiques sur des questions minières, ça me réconforte à plus d’un titre et ça m’encourage en tant que politique à travailler avec des jeunes, à avoir une majorité écrasante des jeunes comme militants dans mon parti, surtout des jeunes bien formés pour relever le défi. Car la Guinée on l’a toujours dit c’est un scandale géologique, c’est vrai que c’est un scandale géologique, on devrait nous baser sur cela, pour développer tous les autres secteurs, tel que le secteur de l’agriculture. Mais avoir toute cette richesse géologique sans avoir la richesse intellectuelle, ressources humaines c’est du néant », dira-t-il.
A noter qu’à la suite de cette rencontre qui n’est que la première étape de cette autre initiative de la MAOG, cette dernière envisage d’organiser de plus en plus de débats publics pour donner aux citoyens les meilleures informations sur les secteurs d’activités de la Guinée.
Maciré Camara