A Labé depuis le dimanche 05 juin 2022, dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le ministre de la justice à la tête d’une forte délégation a fait une visite inopinée ce lundi 06 juin, à la maison centrale de Labé. Me Moriba Alain Koné y a détecté des cas de malnutrition.
Le chef du département de la justice et des droits de l’Homme a déploré des mauvaises conditions constatées à la maison d’arrêt de Labé.
« Nous somme venus pour constater les réalités de la population carcérale, les conditions de détention ici. J’avoue que c’est triste, c’est alarmant, surtout que nous avons repéré 28 cas de malnutrition. C’est ce qui voudrait dire que l’alimentation qui est ici n’est pas conforme. On a même vu qu’il y a un stock qui est disponible, mais je crois qu’on ne donne pas suffisamment à manger aux détenus condamnés. C’est qui est contraire au contenu même du contrat signé entre la société et le ministère. Nous avons également constaté que la société exploite certains détenus condamnés pour faire la cuisine, c’est qui est extraordinaire et c’est ne pas normal. Il y a manque d’hygiène parce que des détenus qui viennent des cellules rentrer directement dans la cuisine, et touchent les ustensiles, ce qui n’est pas hygiénique et ce ne sont pas des cuisiniers professionnels. Et on nous dit en plus grave que ces détenus cuisiniers sont exploités en leur payant 50 et 100 mille Gnf (les hommes ndlr) et celle qui est là-bas qui est comme cuisinière principale est payée à 150 mile Gnf, c’est qui est déjà une exploitation. Dans un ministère de la justice, et qu’on exploite des détenus et de surcroit on dit qu’ils font de la corvée, partout j’ai martelé qu’il ne faut pas parler de la corvée, parce que la corvée donne l’impression d’un travail forcé, les travaux forcés ne sont plus d’actualité. En tant que ministre de la justice et des droits de l’homme, je m’érige contre ces pratiques et surtout contre ces genres d’exploitation », a déploré maître Moriba Alain Koné.
Pour faire face à cette situation lamentable, le ministre de la justice et des droits de l’Homme s’est engagé à prendre des mesures.
« Le contrat va être examiné et nous allons prendre des mesures, on ne vous dit pas ce qui va être fait mais vous allez entendre. C’est qui est sûr, l’Etat va prendre ses responsabilités parce que c’est l’argent de l’Etat qu’on paie à ces compagnies. Si le service n’est pas bien fait, n’est pas bien rendu, qu’on ne paie pas l’argent de l’Etat entre les mains de ces compagnies-là. En ce qui concerne les malades, nous avons pris des mesures urgentes. Nous avons demandé au procureur et au régisseur de les amener directement à l’hôpital, pour les soigner, puisque c’est de la responsabilité de l’Etat si les gens sont en détention de les soigner, de les nourrir, de les entretenir. Donc, la sécurité alimentaire, physique, c’est la charge de l’Etat. Donc, l’Etat doit prendre ses responsabilités », affirme le ministre de la justice.
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
620 44 25 83