De Zlatan Ibrahimovic à Paul Pogba en passant par le prodige Erling Haaland ou Gianluigi Donnarumma, l’agent de joueurs Mino Raiola, dont le décès à l’âge de 54 ans a été annoncé par sa famille samedi, était l’un des plus influents intermédiaires du monde du football.
« C’est avec une tristesse infinie que nous annonçons le décès de l’agent de joueurs le plus bienveillant et génial qui ait existé », ont écrit ses proches sur son compte Twitter.
Volontiers roublard et clivant, réputé pour son bagout et son sens des affaires, l’Italo-Néerlandais était adoré par ses joueurs, pour qui il décrochait souvent de somptueux contrats, mais redouté par les clubs, qui connaissaient ses qualités de négociateur.
S’entendre avec le gourmand Raiola était parfois difficile. L’AC Milan en sait quelque chose: en 2021, il a dû laisser partir libre (pour le PSG) le meilleur joueur de l’Euro, le gardien Gianluigi Donnarumma, faute d’avoir contenté les revendications de l’agent.
Raiola reste aussi célèbre pour la triple commission hors normes décrochée à l’occasion du transfert en 2016 de Paul Pogba entre la Juventus Turin et Manchester United, soit au total quelque 49 millions d’euros pour un transfert évalué au total à un peu plus de 100 M EUR, selon des documents ayant fuité dans la presse l’année suivante.
Pour devenir l’un des agents les plus en vue du football mondial, à la tête de l’une des écuries de joueurs les plus prestigieuses, Mino Raiola a profité du développement des transferts internationaux dans les années 1990, dans la foulée de l’arrêt Bosman, et de l’explosion des droits TV au 21e siècle.
Né en 1967 en Italie, en Campanie, Carmine Raiola, de son nom complet, a grandi aux Pays-Bas, à Haarlem, où sa famille est partie s’installer quand il avait un an.
Adolescent, il travaille dans le restaurant familial mais commence surtout à se rendre indispensable dans le club de football local, dont il devient un dirigeant au début des années 1990.
Peu à peu, il s’intéresse aux transferts de joueurs, aux Pays-Bas puis vers l’Italie. Il participe notamment à la transaction amenant Dennis Bergkamp de l’Ajax Amsterdam à l’Inter en 1993 et décide ensuite de se lancer en solo.
Le transfert de Pavel Nedved à la Lazio Rome, en 1996, est l’un des premiers gros coups de cet homme qui parle sept langues.
Son écurie ne cessera de grandir: Pogba, Ibrahimovic (un ami), Balotelli, De Ligt, Verratti, Donnarumma, Marcus Thuram, Kean ou encore Haaland, prodige appelé à assurer la prospérité de l’agent.
Un agent par ailleurs vent debout contre la Fifa qui entend réglementer la profession et plafonner les commissions: « Comment est-ce possible de mettre une limite au talent? Ce serait comme mettre une limite pour les prix des tableaux de Leonard de Vinci ou Rembrandt », tonnait-il en décembre 2020 dans TuttoSport.
Afp