Koundouwaka : « je suis un combattant et je veux que toutes les personnes handicapées du pays soient aussi des combattants »
Solidarité internationale Koundouwaka (SIK), c’est le nom de l’ONG du célèbre artiste Guinéen, l’homme au pied magique, Abdoulaye Kaba connu sous le nom de Koundouwaka. A travers cette organisation humanitaire créée depuis 2010, le chanteur infirme de son état compte apporter son aide à toutes les personnes qui sont en situation de handicap dans le pays.
Pour savoir comment il va s’y prendre afin d’atteindre l’objectif, Mediaguinee est allé à la rencontre de l’artiste, ce vendredi 04 février à son bureau situé à la cité chemin de fer à Kaloum.
Mediaguinee : Bonjour Monsieur Kaba
Koundouwaka : Bonjour Madame
Parlez- nous de l’objectif de votre ONG ?
Koundouwaka : C’est une ONG appelée solidarité internationale Koundouwaka,(SIK). Je l’ai créée depuis 2010, mais on avait arrêté les activités à cause des événements qui se sont succédés dans le pays. Donc, il y a deux(2) semaines maintenant, que nous avons relancé les activités. L’objectif est de conscientiser les personnes à mobilité réduite. Aller vers eux pour leur expliquer que le handicap n’est pas une fatalité. Moi, je suis un infirme. Mais aujourd’hui je suis un artiste célèbre. Et, il y a beaucoup d’autres qui aimeraient être à ma place. Moi, je suis infirme, je ne suis pas complexé et je suis fier de l’être. Je suis handicapé mais il y a combien de personnes valides qui travaillent pour moi ? Je ne connais pas le nombre. Ma structure et moi nourrissent combien de personnes ? J’ai mon entreprise depuis plusieurs années maintenant. Donc, j’irai vers eux pour leur dire qu’on ne peut pas s’asseoir et compter sur les autres. Même Dieu, on ne peut pas compter sur lui. Moi, je ne compte pas sur Allah, je ne compte que sur ce que Dieu m’a offert avant de compter sur Allah. Dans la vie, on ne compte que sur deux(2) choses. Son travail et son expérience. Moi, j’ai été victime de poliomyélite depuis tout petit. Sinon mon rêve était de devenir footballeur. Mais quand j’ai su que je ne pouvais pas être footballeur j’ai essayé beaucoup d’autres choses. J’ai été tailleur pendant 3 à 4 ans. J’ai même été frigoriste pendant 5ans avant de me lancer dans la musique. Moi, je sais ce que les handicapés traversent comme difficultés jusqu’à atteindre l’âge adulte. C’est pourquoi ils doivent se lever pour travailler. Moi, je suis un combattant et je veux que toutes les personnes handicapées de Guinée aussi soient des combattants.
Depuis la création de votre ONG, combien d’activités avez-vous eu à réaliser ?
Koundouwaka: nous avons réalisé beaucoup d’activités. On a fait des dons de plus de 500 chaises roulantes aux personnes handicapées. J’ai fait ces dons avec une amie américaine. On a fait aussi des formations avec eux.
Quelles sont les perspectives ?
Koundouwaka: Nous avons au programme des activités qui doivent s’étendre dans tout le pays. Bientôt nous serons du côté de N’zérékoré. Après ça, je compte faire une tournée nationale et internationale pour aller plaider au nom de toutes les personnes handicapées de la Guinée parce que je sais comment ils vivent. Je suis mieux placé pour parler en leur nom.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des autorités du pays ?
Koundouwaka: je suis sûr que les autorités guinéennes vont m’accompagner. Nos autorités savent que je suis une référence même pas parmi les handicapés mais parmi les personnes valides j’ai ma place. Cela fait 10 ans, que moi, je me considère comme l’ambassadeur de toutes les personnes handicapées de l’Afrique. J’ai rencontré des artistes handicapés partout dans le monde. La plus grande ONG française pour les personnes handicapées m’a contacté quand j’étais en France. Donc, je suis la voix des sans voix.
Et quant à la population, qu’est-ce que vous pouvez leur envoyer comme message concernant les personnes handicapées ?
Koundouwaka: la population guinéenne doit comprendre que les handicapés qu’ils voient dans la rue, sont leurs frères et sœurs. On doit les considérer aussi pour ne pas qu’ils se sentent inférieurs. C’est des personnes comme nous, il n’y a pas de différence. Tout le monde peut être handicapé. Et, à n’importe quel âge. Donc, en tant que personne handicapée aussi, je peux bien les mobiliser pour travailler ensemble. Moi, je vais prendre mon bâton de pèlerin pour aller plaider en faveur des handicapés auprès des autorités mais aussi des institutions.
Elisa camara
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