Dr Abdoulaye Kaba sur le recyclage dans le domaine de la santé : » il y a des cadres, c’est vrai leur âge est avancé mais ils ont beaucoup d’expériences «
Se prononçant sur la fin des concertations, le Coordinateur National de la CONAPROS dit en avoir tiré assez de réflexions en ce qui concerne le domaine de la santé. Dans les propositions soumises au CNRD, Docteur Abdoulaye Kaba estime que la plupart des problèmes rencontrés au sein de ce secteur sont entre autres la corruption, le vieillissement et la sédentarisation des cadres, l’accessibilité géographique de la population aux services de soins de base, la faible disponibilité des produits de soins, la prolifération incontrôlée et anarchique des formations initiales dans le domaine de la santé, l’anarchie dans le secteur et la prolifération des structures privées.
« Après constat et analyse, nous avons compris qu’il y a des choses à faire. L’une des premières priorités de la CONAPROS était de faire des propositions concrètes. Et parmi ces propositions, nous avons dit qu’il faut mettre sur place ce qu’on appelle le Haut Conseil de la santé. Le Haut Conseil est une institution qui doit regrouper beaucoup d’entités en santé, mais dont le rôle premier va être de regrouper et de fédérer toutes les grandes personnalités du système de la santé pour qu’ils donnent des orientations et cherchent à réguler le secteur de la santé », a-t-il expliqué.
Face aux femmes et jeunes la semaine dernière, le président du CNRD avait déclaré haut et fort qu’il n’y aura pas de «recyclage». Pour Dr Abdoulaye Kaba , en ce qui concerne le système de la santé, l’expérience y a sa place.
« C’est vrai qu’il faut parler du rajeunissement mais on a besoin de tous les cadres du système de santé pour changer la donne. Surtout on sait qu’aujourd’hui dans le système, il y a des cadres, c’est vrai leur âge est avancé mais ils ont beaucoup d’expériences. Mais l’expérience a sa place pour l’émergence d’un système de santé. Et pour ça, l’impératif s’impose. Il faudrait que toutes les couches sociales, que tu sois de l’ancien ou bien de la nouveauté, que ces deux se donnent la main pour faire de notre système de santé une référence dans la sous-région et sur le plan international », a-t-il admis, non sans évoquer également le renouvellement des ordres socioprofessionnelles.
Parlant ensuite de l’emploi, le président de la CONAPROS estime que le secteur de la santé pourrait aussi générer de l’emploi
« La jeunesse a pris la parole, la jeunesse s’est exprimée, la jeunesse a exprimé ses besoins. Le besoin principal aujourd’hui de la jeunesse, c’est comment faire en sorte qu’ils soient engagés dans la fonction publique, mais aussi qu’il faut développer le partenariat public-privé pour engager le maximum de jeunes dans le secteur privé. Parce que le public n’est pas le seul pourvoyeur d’emplois mais on peut développer le partenariat public-privé dans le secteur de la santé pour engager le maximum de jeunes au niveau du système de la santé. Après, la situation de Donka a été évoquée. Le délai contractuel était de deux ans mais aujourd’hui nous sommes allés jusqu’à 6 ans, et ça, c’est un acquis de la gouvernance du Professeur Alpha Condé qui a donné ce bijou à notre pays aujourd’hui nous pensons qu’il y a des matériels adéquats qui peuvent faciliter la prise en charge des patients. Mais il faut attirer l’attention des nouvelles autorités sur un fait, parce qu’aujourd’hui Donka n’est pas ouvert mais il y a des matériels de dernière génération qui y sont . Donc, il faut qu’il dépêche une équipe d’évaluateurs pour aller voir de visu les matériels qui sont à Donka pour ne pas que des esprits malins puissent prendre ces matériels là pour les orienter à d’autres fins. Aujourd’hui nous avons des acquis, il faut préserver ces acquis là et chercher à faire des réponses sur l’avenir », a-t-il estimé.
Selon Dr Abdoulaye Kaba, la CONAPROS continuera à mener ses actions sur le terrain et cela toujours dans la dynamique de la moralisation du secteur de la santé.
Maciré Camara