Quelques jours après la détection d’un cas d’Ebola exporté en Côte d’Ivoire par une jeune femme guinéenne en provenance de Labé, les autorités sanitaires de cette ont commencé hier jeudi 19 août 2021, la vaccination d’urgence des personnes contacts, élargie au personnel soignant.
C’est aux environs de 16h que cette vaccination a été officiellement lancée. C’est le centre de santé de Yeradhé, dans le quartier Safatou 1, qui a servi de cadre à ce lancement. Selon le directeur régional de la Santé de Labé, pour cette première journée, c’est au total 20 personnes qui ont été vaccinées. Et c’est le préfet de Labé, Elhadj Safioulaye Bah, qui a ouvert le bal.
« Officiellement, nous avons identifié 49 contacts. Hier, une équipe de l’ANSS est arrivée vers 15 h. Ils ont mobilisé tous les contacts directs. Nous avons vacciné 6 contacts, plus les autorités. Ce qui fait 20 personnes. C’est hier à 16 h et quelques minutes qu’ils ont commencé la vaccination. Pour rassurer la population que le vaccin est inoffensif, c’est le préfet qui a été le premier à être vacciné, suivi des autorités sanitaires, du chauffeur, du convoyeur, de la sœur de la dame et de sa maman. Ce sont eux qu’on a vaccinés en première position. Maintenant le voisinage va suivre », affirme Dr. Mamadou Houdy Bah.
Pour rompre une éventuelle chaîne de contamination, un site de vaccination d’urgence été identifié par les autorités sanitaires de Labé, mais pour le moment, la priorité est donnée aux constats directs, aux autorités et au personnel soignant.
« Comme la plupart des contacts sont à Yéradai, et qu’il y a un poste de santé là-bas, nous avons jugé utile de prendre ledit centre comme site de vaccination. Pour le moment, il n’y a qu’un seul site de vaccination. D’abord, ce sont les contacts qui sont les priorités. C’est ce qui est urgent. Ensuite, les agents de santé et le reste de la population, si nécessaire. Ce n’est pas une vaccination de masse, c’est une vaccination d’urgence », rappelle le DRS.
A l’instar de sa hiérarchie comme les responsables de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, le DRS de Labé, s’interroge sur la véracité de ce cas d’Ebola, que les autorités ivoiriennes semblent avoir détecté sur cette jeune dame guinéenne.
« Depuis plus de 12 jours, personne n’a développé un signe. C’est pourquoi on est en train de s’interroger sur la véracité de ce cas, parce que la façon dont nous avons connu Ebola dans les temps, ce n’est pas comme ça que ça s’est développé. Avant, les contacts directs sont toujours malades. Dans notre jargon, il y a ce qu’on appelle des faux positifs et des faux négatifs. Si au bout de 21 jours, ni le convoyeur qui a accompagné la fille à l’hôpital, ni sa mère ne développe un signe, il n’y a lieu de s’interroger », soulève le DRS.
Poursuivant, Dr Mamadou Houdy Bah lance une invite aux populations de Labé en ces termes : « c’est de rassurer la population qu’on est en train de suivre tous les contacts. Ils seront tous vaccinés aujourd’hui, même si c’est Ebola, c’est sûr qu’ils ne vont pas contaminer quelqu’un. Nous avons mis tout ce qu’il faut pour des cas éventuels. Le frigo qui garde les vaccins à une température de 80° est arrivé, nous allons l’installer ».
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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