Dans un entretien au journal français Le Point, l’opposant Cellou Dalein Diallo, retenu à son domicile de Dixinn depuis qu’il s’est autoproclamé vainqueur de la présidentielle du 18 octobre dernier, a dit avoir beaucoup investi dans la sécurisation des votes.
« J’ai recruté, formé et équipé près de 30 000 jeunes, pour la plupart des diplômés sans emploi. Je les ai déployés dans les 15 000 bureaux de vote, de façon à avoir un délégué et un suppléant dans chaque bureau, équipé de téléphone pour capturer l’image du procès-verbal établi à l’issue du dépouillement, et de nous le transférer par voie électronique. Dès lundi matin, au lendemain du scrutin, on disposait ainsi des résultats », informe-t-il.
Parlant de la répression post-électorale, Cellou dit n’avoir pas intégré dans son agenda qu’il allait être séquestré.
« Je savais que, si Alpha Condé perdait l’élection, il risquerait de faire mal. Qu’il chercherait à s’accrocher à son troisième mandat, par la violence, par la fraude électorale, et c’est ce qui arrive effectivement. Donc, j’avais envisagé cette hypothèse. Mais je ne m’attendais pas à cette répression aveugle et sanglante, à tant de tueries, à la réquisition de l’armée. Et puis je ne pensais pas qu’on me séquestrerait, qu’on barricaderait mes bureaux et les locaux du parti », déplore-t-il.
Largement battu par Alpha Condé qui le distance de plus de 25 points selon les résultats provisoires donnés par la Ceni, Cellou Dalein Diallo qui ne s’avoue pas vaincu dit faire appel à la rue et déposer un recours devant la Cour constitutionnelle.
Maciré CAMARA