La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) risque de sortir très affaiblie de la crise en Guinée-Bissau, petit pays coincé entre la Guinée et le Sénégal. Depuis le 29 décembre dernier, le pays d’Amilcar Cabral est plongé dans une crise née de la présidentielle dernière. Toujours pas de vainqueur confirmé par la Cour suprême de justice.
Ni le président auto-proclamé Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo du Madem G-15 donné vainqueur par la CNE ni Domingos Simoes Pereira du parti dominant PAIGC ne doivent en principe occuper le palais rouge après le vide créé par le président sortant José Mario Vaz. Mais c’est le moment qu’a choisi le président du Niger pour proclamer le gagnant de l’élection. C’était hier lors de la 5è législature du Parlement de la Cedeao à Niamey.
« En Guinée Bissau, l’élection présidentielle s’est déroulée dans des conditions de transparence et de crédibilité reconnues par tous les observateurs. Je renouvelle mes félicitations au vainqueur et demande à tous les autres acteurs de contribuer à la normalisation de la situation », dit-il dans son discours.
Pendant ce temps, la commission de la Cedeao dirigée par l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou refuse de reconnaître Embalo avant toute décision de la Cour suprême. Cette sortie de Issoufou qui est perçue par beaucoup comme un coup de pied dans la fourmilière pourrait être un précédent fâcheux dans la sous-région : une commission électorale peut désormais désigner le vainqueur d’une élection.
Issoufou, très pressé de porter la couronne de »chantre de la démocratie en Afrique de l’Ouest » risque de léguer une situation difficile à gérer en Guinée-Bissau, pays chroniquement instable.
Au Niger, acceptera-t-il que la commission électorale proclame définitivement vainqueur un candidat fut-il son poulain Bazoum Mohamed ? Pourquoi alors Embalo ne respecterait-il pas la justice de son pays qui ne réclame qu’un apurement des résultats ? Y a-t-il urgence ?
Plusqu’hier, la situation politique en Guinée-Bissau inquiète et pose le véritable problème de la santé des démocraties africaines. Respectons les règles du jeu politique !!!
Noumoukè S.