Ce sont de graves accusations qui sont portées contre les forces de l’ordre à Wanindara, l’un des quartiers les plus opposés au projet de nouvelle constitution. Ce mercredi, 19 février, alors que le front national pour la défense de la constitution (FNDC) appelait à une journée de manifestations, des affrontements ont éclaté entre jeunes manifestants et forces de l’ordre dans ce quartier.
Pour pouvoir maîtriser les manifestants, les force de l’ordre se sont introduites dans le quartier et ont procédé à plusieurs arrestations. Au cours de cette opération, une maison a été incendiée. Pour le propriétaire de cette maison, ce sont des agents venus de l’escadron de gendarmerie de Wanindara-rail qui se sont livrés à cet acte.
Selon Daouda Diallo, ces gendarmes ont déduit que la vidéo où une femme a été utilisée comme bouclier humain a été prise à partir de sa maison.
« Hier à 18 heures, des gendarmes sont venus escalader les murs. Ils avaient de l’essence et des boîtes d’allumettes, ils ont allumé le feu et se sont arrêtés jusqu’à ce que le feu soit activé. Ils sont partis vers la maison pour défoncer la porte et ils n’ont pas pu. Ils ont pris l’arme pour la faire entrer par les trous et ils ont tiré du gaz lacrymogène dans la maison et mes enfants, ma femme et mes voisins étaient tous dans la maison (…) Vous savez il y a une image qui circule où une femme a été utilisée comme bouclier humain. Pour eux, cette image a été prise à partir de cette maison. Donc, ils disaient que si vous savez filmer, vous allez filmer ça aussi. Donc tout le monde a dit que c’est à cause de ces images qu’ils sont venus faire ces exactions », a expliqué ce concessionnaire qui a vu une partie de sa maison incendiée.
D’autre part, des policiers sont accusés d’avoir bastonné une octogénaire sourde et muette. Dépassé par cet acte, le neveu de cette veille dame, ne compte que sur la justice divine. « On ne peut pas parler de ce qui s’est passé ici hier. La veille était venue pour des soins, c’est elle qui a été battue par les forces de l’ordre. Aujourd’hui, je préfère la mort que de voir ma tante se faire battre par des policiers mais on s’en remet à Dieu. Car, lui, il jugera. La vieille qui a été battue est sourde et muette, si la police ne laisse pas une telle personne, je me demande qui ils vont épargner », a indiqué Mamadou Djouma Diallo.
Les arrestations, un fond de commerce pour les forces de l’ordre
Autre accusation qui pèse sur les forces de l’ordre à Wanidara, c’est le fait de réclamer de l’argent pour libérer les jeunes arrêtés. L’imam de Wanidara qui a vu 4 de ses jeunes se faire arrêter, assure qu’il a fallu le paiement de plus d’un million pour que ces jeunes soient libérés.
« Les forces de l’ordre sont venues arrêter 4 de nos enfants, mais on a pu identifier les lieux de leur détention. Hier après leur arrestation, on est parti négocier leur libération. On a payé plus d’un million pour les trois personnes et 240 mille pour la quatrième personne. Tous ces enfants ont été arrêtés dans cette même cour et ça s’est passé devant moi », a dit Mamadou Hady Bah.
A Wanindara, il n’y a pas eu de mort cette semaine à l’occasion des manifs du FNDC, mais plusieurs personnes ont été blessées par balle et des dégâts matériels ont été enregistrés.
Thierno Sadou Diallo
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